Le Grand Conseil du Tahoeraa Huiraatira s’est réuni à la mairie de Pirae le mardi 4 septembre 2007 à 17h00 pour participer à la désignation du président-délégué du mouvement, Edouard Fritch, comme candidat à l'élection du président de la Polynésie française prévue pour le lundi 10 septembre. Sur 416 suffrages exprimés, sa candidature a obtenu 395 voix.
Le président du Tahoeraa Huiraatira, Gaston Flosse, et le président délégué du parti, Edouard Fritch, ont à tour de rôle prononcé une allocution devant les membres du Grand Conseil. Face aux responsables du parti, Edouard Fritch avait, avant le vote, prononcé un long plaidoyer sur la nécessité de préserver l'unité du Tahoeraa Huiraatira, après 8 mois de tentative de déstabilisation du mouvement. Quant au Sénateur Gaston Flosse, il a remercié les membres du Grand Conseil d’être venus et déclaré que le choix d'Edouard lui paraissait évident :
« Dès lors que le président du Mouvement n'est pas candidat, qui, au sein du Tahoeraa Huiraatira, pourrait être plus légitime que le président délégué, Edouard Fritch, pour être notre candidat à la présidence de la Polynésie française ? Ses capacités intellectuelles, ses compétences techniques, son expérience des plus hautes responsabilités et sa connaissance de la population de toutes nos îles en font le candidat idéal. En outre, et c'est à mes yeux une qualité décisive, sa fidélité et sa loyauté à notre Mouvement ont toujours été irréprochables. Tous les membres du bureau exécutif partagent mon opinion sur le choix de notre meilleur candidat. »
Le Sénateur Gaston Flosse n’a pas manqué de réaffirmer son attachement à l'autonomie, car la volonté du mouvement est de construire une stabilité politique reposant sur de nouvelles bases ayant pour objectif de conduire, avec l'aide de la France et dans l'autonomie, une Polynésie française sur la voie du développement économique, social et culturel.
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Discours de Gaston Flosse au Grand Conseil
Chers compagnons,
Nous voici encore à la veille d'une étape décisive. Avant de solliciter à nouveau votre confiance pour les décisions que nous devons prendre, je dois vous rendre compte de l'évolution de la situation depuis notre dernière séance. Lors de notre dernière réunion, le 25 juillet, nous avons pris, après de vifs débats, deux décisions importantes et difficiles. La première concernait notre appartenance à la majorité qui soutenait le gouvernement du président Tong Sang. Plus de 70% d'entre nous ont décidé que le Tahoeraa Huiraatira devait immédiatement sortir de la majorité et assumer en toute clarté un rôle d'opposition constructive.
Cette décision n'a pas été prise à la légère. Depuis la formation même du gouvernement de Gaston Tong Sang, nous avions constaté et déploré la place insuffisante reconnue au Tahoeraa Huiraatira et le pouvoir excessif accordé aux îliens. Nous sommes cependant restés solidaires de ce gouvernement parce que nous espérions qu'il servirait efficacement le pays, même si le Tahoeraa Huiraatira y était injustement traité.
Mais au fil des mois nous avons dû nous rendre à l'évidence : dans ce gouvernement, seuls les ministres Tahoeraa travaillaient avec compétence et dévouement au service de l'intérêt général. Les autres, qui détenaient les postes et les moyens financiers les plus importants, travaillaient uniquement pour améliorer leur position électorale et détruire le Tahoeraa par la corruption et le clientélisme, avec la complicité du président Tong Sang. Oui, Gaston, tu ne pouvais pas ignorer ce qui se passait dans tes établissements publics, au FDA, à l'OPT. Tu étais même présent en tant que ministre des Finances pour approuver le scandaleux contrat de Jean-Alain Frébault : 1,5 millions par mois, sans compter les avantages en nature, et avec effet rétroactif depuis le mois d'avril.
Mais le président Tong Sang est resté sourd à nos appels de plus en plus insistants à un rééquilibrage au sein de la majorité. Il a continué à tout céder aux îliens, sans se rendre compte que son gouvernement était paralysé par l'incompétence et la malhonnêteté de ceux à qui il avait confié le plus de pouvoir.
Nous aurions pu rester encore patients devant l'incompétence, mais nous ne pouvions pas accepter de cautionner plus longtemps la malhonnêteté de tes îliens. C'est cela qui a provoqué notre décision de sortir de la majorité.
Cette décision a été immédiatement appliquée par nos représentants à l'Assemblée et par la quasi-totalité de nos ministres. Quatre d'entre eux ont démissionné. L'un d'eux, Luc Faatau, est resté avec notre accord.
Seul le ministre de l'Education s'est désolidarisé du Tahoeraa Huiraatira en refusant de quitter un gouvernement que nous ne soutenions plus. Et pourtant il ne cessait de proclamer haut et fort qu'il serait le premier à démissionner si le Tahoeraa quittait la majorité. Et aujourd'hui il essaie de pousser nos maires à quitter le Tahoeraa Huiraatira pour rejoindre Gaston Tong Sang. Encore une belle vocation de girouette.
Je vous l'avais dit le 25 juillet, nous n'avions pas l'intention de pratiquer une opposition brutale et systématique. Nous voulions rester ouverts vis-à-vis du gouvernement et du groupe Polynésiens Ensemble. Nous souhaitions toujours former une majorité autonomiste. C'est pourquoi nous avons accepté de rencontrer, à sa demande, le président Tong Sang et ses alliés.
Nous leur avons rappelé les motifs qui nous avaient poussés à sortir de la majorité. Nous avons exposé les conditions auxquelles nous pourrions former avec eux une nouvelle majorité, si le Grand Conseil l'acceptait. Ces conditions n'ont fait l'objet d'aucune réponse claire. Nous n'avions aucune intention de marchander.
Nous avons donc confirmé que nous restions dans l'opposition, conformément à la décision prise le 25 juillet par le Grand Conseil.
Il était dès lors évident que le gouvernement ne pouvait pas se maintenir avec le soutien de 11 élus contre 44 opposants. Le bon sens aurait voulu que le président Tong Sang donne sa démission et laisse à l'Assemblée le soin de dégager une nouvelle majorité. C'était la solution la plus simple et la plus efficace. C'était surtout la solution la plus digne.
Malheureusement, Gaston, tu as préféré faire comme les autruches et enfouir ta tête dans le sable pour ne pas voir la réalité. Pour gagner quelques journées de plus au pouvoir, tu as fait semblant de croire que tout pouvait s'arranger, que tu pourrais gouverner sans problème jusqu'en 2009. C'était évidemment absurde. On n'a jamais vu un gouvernement se maintenir pendant deux ans contre une opposition qui représente 80% de l'Assemblée.
Ce qui était inévitable s'est produit. L'opposition a demandé l'ouverture d'une session extraordinaire. L'UPLD a déposé une motion de censure. En Bureau Exécutif j'ai expliqué que je ne voterai pas cette motion parce que Gaston Tong Sang était officiellement encore membre du Mouvement dont je suis le président. Plusieurs de nos élus ont rejeté cet argument car ils estiment que Gaston Tong Sang s'est déjà exclu lui-même en prenant ouvertement la tête d'un groupe de partis anti Tahoeraa.
Sept représentants ont déclaré qu'ils étaient fermement décidés à voter cette motion de censure. Et si j'avais tenté de les dissuader, je crois qu'ils auraient été encore plus nombreux. Pour éviter de créer de nouvelles divisions, le Bureau exécutif a jugé plus sage de laisser à chacun de nos représentants la liberté de voter ou non la motion de censure. Cette position des représentants et du bureau exécutif ne permettait pas de réunir utilement le Grand Conseil, comme Gaston Tong Sang le suggère dans Tahiti Presse.
Ceux qui avaient décidé de voter la motion entendaient bien exercer la liberté de vote accordée par le bureau exécutif, sans subir de nouvelles pressions.
Cette fois, Gaston, tu as bien compris que la motion de censure allait passer. Tu as tout tenté pour conserver le plus longtemps possible ton fauteuil de président. Tu as essayé de faire annuler par le Conseil d'Etat la convocation de l'Assemblée ; ton recours a été rejeté. Tu as téléphoné à Estrosi pour lui demander de dissoudre l'Assemblée ; Estrosi a refusé.
Tu as fini par essayer de sauver ton poste en promettant à la dernière minute d'accorder au Tahoeraa Huiraatira tout ce que tu nous avais refusé depuis 8 mois ; la ficelle était vraiment trop grosse, nous n'avons pas mordu à l'appât.
Les jeux étaient faits. La motion de censure a été adoptée vendredi par une majorité absolue de 35 voix, la plus forte depuis que notre Assemblée existe.
Que va-t-il se passer ensuite ? C'est là qu'intervient la seconde décision que vous avez prise le 25 juillet.
Par une majorité de près de 60%, vous le Grand Conseil a décidé que le Tahoeraa Huiraatira devait poursuivre le dialogue avec Oscar Temaru. C'est ce que nous avons fait. Je vous confirme que nous n'avons conclu aucun accord avec Oscar Temaru. Nous n'avons pas renié nos valeurs. Nous sommes autonomistes et nous le resterons. Je le répète : je mourrai autonomiste. Un dialogue n'est pas un pacte. Ne vous laisser pas intoxiquer par des journalistes malhonnêtes. Aucun accord n'a été signé.
Le gouvernement de Gaston Tong Sang n'a pas été censuré parce que nous avons rencontré Oscar Temaru, mais tout simplement parce qu'il n'avait plus de majorité. Dans tous les pays démocratiques, lorsqu'un gouvernement est soutenu par 20% des élus et que l'opposition en rassemble 80%, ce gouvernement démissionne avant même d'être renversé. Il ne s'accroche pas à son fauteuil au-delà du raisonnable, comme l'a fait Gaston Tong Sang.
Compte tenu de la position prise par plusieurs de nos élus au bureau exécutif du 27 août, nous savions que la motion de censure serait adoptée. Nous avons fait savoir à Oscar Temaru que plusieurs d'entre nous voteraient la motion de censure. Mais nous lui avons dit clairement que nous ne voterions pas pour un président indépendantiste et même que nous n'accepterions pas de participer à un gouvernement présidé par un indépendantiste.
J'ai précisé à Oscar Temaru que je ne serais pas candidat mais que je proposerais au bureau exécutif la candidature du président délégué de notre Mouvement : Edouard Fritch. J'ai ajouté que la vice-présidence pourrait revenir à Anthony Geros et qu'Oscar Temaru pourrait occuper la présidence de l'Assemblée libérée par l'élection d'Edouard à la présidence de la Polynésie française. J'ai bien confirmé que je ne demandais pour moi-même aucune fonction.
Le choix d'Edouard me paraissait évident.
Dès lors que le président du Mouvement n'est pas candidat, qui, au sein du Tahoeraa Huiraatira, pourrait être plus légitime que le président délégué, Edouard Fritch, pour être notre candidat à la présidence de la Polynésie française ? Ses capacités intellectuelles, ses compétences techniques, son expérience des plus hautes responsabilités et sa connaissance de la population de toutes nos îles en font le candidat idéal. En outre, et c'est à mes yeux une qualité décisive, sa fidélité et sa loyauté à notre Mouvement ont toujours été irréprochables.
Faut-il ajouter qu'Edouard, à Pirae, nous apporte 4 000 à 5 000 voix à tous les scrutins alors que certains se font battre dans leur propre commune et veulent diriger le pays.
Tous les membres du bureau exécutif partagent mon opinion sur le choix de notre meilleur candidat. Ils ont décidé hier, à l'unanimité, de vous proposer de désigner notre président délégué, Edouard Fritch, comme candidat du Tahoeraa Huiraatira à la présidence de la Polynésie française. Tous les membres du groupe Tahoeraa à l'Assemblée lui ont d'ailleurs apporté leur soutien écrit.
Plus qu'aucun autre, Edouard mérite notre reconnaissance et notre confiance. Il est le seul capable de faire face à la situation actuelle. Je vous demande de l'applaudir et de l'acclamer chaleureusement, et debout.
Vous comprenez bien que cette exigence de porter un Tahoeraa à la présidence était difficile à accepter pour Oscar Temaru qui a 26 élus, alors qu'il ne nous en reste que 17, et qui a déjà reçu des offres de service de la part des îliens, d'Emile et d'Hiro.
Eh oui, Gaston, les piliers de ton gouvernement, ceux à qui tu as tout donné au détriment du Tahoeraa, ont repris contact avec Oscar dès qu'ils ont compris que la censure serait votée.
Mais je ne suis pas certain que Oscar soit décidée à récupérer ces girouettes. En tout cas, malgré sa position de force, il a choisi de poursuivre le dialogue avec nous. Nos deux premières rencontres n'ont abouti à aucune conclusion. Mais le dialogue n'a pas été rompu. Les dirigeants de l'UPLD sont, comme nous, conscients des enjeux et de l'attente de la population qui souhaite une majorité stable et une vie politique apaisée.
Seul un accord entre le Tahoeraa Huiraatira et l'UPLD peut permettre actuellement d'atteindre ce double objectif. Notre majorité serait forte de 45 membres.
Lors de notre troisième réunion, hier soir, Oscar Temaru nous a fait savoir que les déclarations du ministre Estrosi sur les élections anticipées ne facilitaient pas la construction d'une alliance solide puisque nous allions être immédiatement en campagne. Pour accepter de voter pour notre candidat, Oscar Temaru voudrait avoir l'assurance que le mandat des représentants ira jusqu'à son terme normal en 2009.
Cela paraît raisonnable puisque nous aurions une majorité de 45 sièges sur 57 qui garantirait la stabilité. Jamais notre pays n'a connu une telle majorité, représentative d'une aussi large partie de la population. Avec 45 représentants, qui pourrait parler d'instabilité ? J'ai naturellement interrogé M. Estrosi sur ce point mais je n'ai obtenu aucune réponse nette. En conséquence, Oscar Temaru a demandé à réfléchir encore. Nous devons nous revoir demain matin, mais, à ce jour, nous ne savons pas si Oscar Temaru sera candidat ou s'il acceptera de soutenir le candidat du Tahoeraa Huiraatira.
S'il se présente, Oscar Temaru a évidemment de bonnes chances d'être élu. Mais il sait qu'il gouvernera sans nous. Nous ne participerons pas à un gouvernement présidé par un indépendantiste, ce qui est rigoureusement interdit par l'article 4 de nos statuts.
Quoi que décide l'UPLD, nous présenterons donc notre candidat. Si c'est Edouard Fritch, il aura au moins 17 voix puisque tous nos représentants lui ont apporté leur soutien par un engagement écrit. En outre, Marcelin Lisan a officialisé hier son retour au sein du groupe Tahoeraa, ainsi que Paul Ropiteau.
Je les en remercie tous les deux. Mais, le 10 septembre, Paul Ropiteau ne sera plus à l'Assemblée. Gaston Tong Sang a déjà repris son siège, mais il n'a pas adhéré au groupe Tahoeraa. Nous comptons donc sur un minimum de 18 voix pour notre candidat. Si les 11 élus du groupe Polynésiens Ensemble, présidé par Jean-Christophe Bouissou, qui se prétendent les vrais autonomistes, votent pour notre candidat, il sera élu dès le premier tour. Malheureusement, Jean-Christophe Bouissou a publiquement déclaré qu'il ne voterait ni pour le candidat de l'UPLD, ni pour celui du Tahoeraa Huiraatira.
S'il reste bloqué sur ce " ni-ni ", il assurera l'élection d'Oscar Temaru si celui-ci est candidat. Jean-Christophe Bouissou et les membres du groupe Polynésiens Ensemble porteront la responsabilité de l'élection d'Oscar Temaru, comme Schylle et Bouteau en 2004 et en 2005.
Je ne dis pas que cet événement sera sans importance, mais l'essentiel est déjà ailleurs. Seule une majorité rassemblant l'UPLD et le Tahoeraa aurait permis d'assurer la stabilité jusqu'en 2009.
Si Oscar Temaru n'accepte pas nos conditions et se fait élire à la présidence, sa majorité sera encore plus fragile que la précédente. Nous ne voterons pas pour lui et nous ne participerons pas à son gouvernement. Le mandat des représentants sera abrégé et l'Assemblée sera renouvelée en décembre ou en janvier.
L'essentiel, à compter d'aujourd'hui, c'est donc de préparer et de gagner les prochaines élections. Car, si ce scrutin dégage une majorité stable, les jeux seront faits jusqu'à la fin de l'année 2012.
Quelles seront les règles du jeu ? Vous avez tous entendu les déclarations du ministre. On ne touche pas au découpage actuel des circonscriptions, ni au nombre des représentants, qui reste fixé à 57. On ne rétablit pas la prime majoritaire. La seule nouveauté est l'introduction d'un second tour. Mais le ministre n'a pas encore pris publiquement position sur un élément très important : le seuil à partir duquel une liste peut se maintenir au second tour. Si ce seuil est trop bas, nous risquons de n'avoir aucune majorité stable et de subir encore cinq ans d'instabilité.
Un seuil de 12,5% des inscrits, comme pour les législatives, nous paraît souhaitable pour dégager une majorité absolue et garantir la stabilité. C'est ce que nous avons dit au ministre à Paris et nous le lui avons répété ici. Il nous a dit qu'il était d'accord mais il n'a pris aucun engagement public.
Quel que soit le seuil retenu, le Tahoeraa Huiraatira le franchira et essaiera de devancer tous ses concurrents.
Quels seront nos adversaires ? Il y aura évidemment l'UPLD. Mais il y aura aussi le nouveau parti que forme Gaston Tong Sang, ce qu'il appelle la 3° force.
Et il va lancer cette 3° force contre le Tahoeraa Huiraatira. Nous l'avons vu à Paris et ici, entouré de toutes sortes de personnalités politiques qui ont deux points communs : une faible représentativité et une grande haine du Tahoeraa Huiraatira. Vous avez peut-être entendu Philip Schylle hier à la télévision. Il appelait tous nos adversaires à se rassembler samedi pour manifester en faveur de Gaston Tong Sang.
Depuis ce matin des tracts sont distribués partout pour appeler la population à se joindre à cette manifestation de soutien à Gaston Tong Sang et de création d'un, je cite, " Grand Mouvement Citoyen ". Si ce n'est pas l'annonce de la création d'un nouveau parti politique, qu'est-ce que c'est ? Et savez-vous qui a imprimé ces tracts à 3 000 exemplaires ? Le personnel de la présidence, sur ordre de Gaston Tong Sang. Et savez-vous qui les distribue en ville depuis ce matin ? Des agents de la présidence, sur ordre de Gaston Tong Sang.
Si ce n'est pas du détournement de fonds public, qu'est-ce que c'est ? Crois tu que tu es à l'abri d'une plainte devant le Tribunal ? Comment oses-tu te présenter devant nous, Gaston ? La seule chose que tu puisses faire d'utile et d'honnête pour le Tahoeraa Huiraatira, c'est de présenter ta démission.
Eh oui. Cela paraît invraisemblable de voir ici, parmi nous, celui qui, depuis plusieurs mois rassemble contre nous nos adversaires et tous ceux qui nous ont trahis.
Pourtant c'est bien vrai. Tu es bien là Gaston. On dit même que tu envisages de te présenter contre Edouard pour être notre candidat à la présidence de la Polynésie française le 10 septembre. Si c'est exact, tu ne manques pas de culot. Comment peux tu espérer que les 18 élus du Tahoeraa voteront pour toi alors que le bureau exécutif, dont ils sont tous membres, propose la candidature d'Edouard ? Comment peux-tu espérer que ceux qui t'ont censuré le 31 août vont te réélire le 10 septembre ?
Tu as peut-être déjà oublié que tu avais poussé plusieurs de nos élus à nous trahir, que tu avais soudoyé nos maires pour les attirer à toi, mais nous ne l'avons pas oublié. Tu as peut-être oublié que tu avais favorisé pendant 7 mois les îliens au détriment du Tahoeraa, mais nous ne l'avons pas oublié. Tu as peut-être oublié que tu as refusé de soutenir le candidat du Tahoeraa Huiraatira dans la seconde circonscription, mais nous ne l'avons pas oublié.
Tu as peut-être oublié que tu avais refusé jusqu'au 30 août de donner au Tahoeraa sa juste place en nous accordant 7 ministères et la présidence de l'OPT, mais nous ne l'avons pas oublié.
Je sais que tu répètes toujours que tu es Tahoeraa, que le Tahoeraa Huiraatira est ta famille. Mais tu oublies que tes alliés sont moins hypocrites que toi. Eux, ils disent ouvertement que tu montes tes listes, contre le Tahoeraa, dans toutes les circonscriptions.
Et tous les maires et tous les chefs de parti que tu appelles, ou que tu fais appeler par Mme Tong Sang, pour leur proposer une place sur tes listes, tu crois qu'ils se taisent ? Tu es bien naïf ! J'ai eu personnellement de nombreux témoignages de tes manœuvres.
Mais, si les nouvelles élections sont confirmées, il faudra bien que tu agisses enfin à visage découvert. Comment feras tu pour prendre la tête de la fameuse troisième force et monter des listes anti-Tahoeraa si tu prétends encore être Tahoeraa ?
Ne crois tu pas que ce serait préférable pour toi et pour nous tous de clarifier tout de suite ta situation en donnant ta démission ?
Quelle que soit la décision de Gaston Tong Sang, quelle que soit la solidité de cette troisième force, le Tahoeraa Huiraatira doit se battre contre un adversaire de plus. Chers amis du Tahoeraa Huiraatira nous devons entrer immédiatement en campagne en ne comptant que sur nous-mêmes.
D'ailleurs nous n'avons pas arrêté de tenir des réunions pratiquement tous les soirs depuis le début de l'année, d'abord pour l'élection présidentielle, ensuite pour les législatives et, depuis le mois de juillet, pour expliquer notre décision de sortir de la majorité et de rencontrer Oscar Temaru. Presque tous les soirs, Edouard, Bruno, Armelle, Teva et moi allons à la rencontre de la population. Et je n'oublie pas le rôle décisif que jouent ceux qui préparent nos réunions : Lucie Lucas, Marcel Tuihani, nos présidents de fédération, nos présidents de section et toute la masse de nos fidèles militants.
L'accueil est souvent froid et parfois agressif au début, mais je peux vous assurer que, lorsque nous avons fini d'expliquer pourquoi nous avons pris ces décisions, la population nous comprend et nous approuve. Lorsque nous parlons de notre sortie de la majorité et du vote de la motion de censure, je peux vous assurer que nous sommes vigoureusement applaudis. La base nous comprend et nous suit.
Ne vous fiez pas aux journaux. Je vous garantis que notre électorat reste fidèle et solide. Croyez moi, nous n'avons pas à craindre les élections.
Les Polynésiens, lorsqu'ils sont bien informés, comprennent qu'il n'y a pas d'autre solution que de rechercher un dialogue avec le Tavini, dans le respect des valeurs de chacun. Lorsque nous parlons de paix, de fraternité et de réconciliation, nous sentons que nous répondons à une aspiration profonde de notre peuple.
Ne vous inquiétez pas non plus des réactions de Paris, qu'elles viennent de l'UMP ou du Gouvernement. Ce n'est pas M. Devedjan ou M. Estrosi qui déposeront des bulletins dans les urnes.
C'est vous, c'est nous et tous nos fidèles militants et tous ceux que nous aurons réussi à convaincre. Le Gouvernement de la République respectera le choix des électeurs polynésiens, quel qu'il soit. C'est d'ailleurs ce que le Secrétaire d'Etat à l'Outre-mer a confirmé à oscar Temaru lorsqu'il l'a reçu vendredi matin. N'ayez donc aucun souci de ce côté-là.
Vous savez que le président de la République doit venir au début du mois d'octobre.
Ce n'est peut-être pas le meilleur moment puisque nous serons en campagne électorale, mais nous essaierons de l'accueillir aussi bien que possible. Et vous pouvez être certains que le Président de la République se montrera aussi respectueux que son Secrétaire d'Etat à l'Outre-mer du libre choix des Polynésiens. Quant à l'UMP, ses dirigeants savent bien que, sans le Tahoeraa Huiraatira, l'UMP aurait été battue à tous les scrutins cette année et serait battue dans tous les scrutins à l'avenir.
Les seuls qui comptent pour nous sont les électeurs polynésiens. Beaucoup d'entre eux nous sont restés fidèles, le premier tour des élections législatives l'a prouvé. Il faut rester au contact de cette base solide. Il faut rencontrer tous nos militants et sympathisants, les encourager, leur expliquer les enjeux et entendre leurs avis sur l'organisation de notre campagne et les priorités de notre programme. Mais cela ne suffira pas à faire une majorité. Il faut aussi parler à ceux qui nous ont quitté parce qu'ils étaient déçus de notre défaite ou parce qu'ils ne comprenaient pas nos choix.
Il faut s'adresser aussi à ceux qui n'ont jamais voté pour nous mais qui sont peut-être déçus par leur ancien parti et qui peuvent se reconnaître dans nos projets.
Nous avons des arguments solides. L'instabilité et l'inefficacité des gouvernements qui se sont succédé depuis 2004 montre bien que le Tahoeraa Huiraatira est le seul parti capable de diriger efficacement la Polynésie française.
Nous ferons campagne sur nos valeurs, sur notre bilan et sur notre programme, mais dans le respect de nos adversaires.
Nous ne diaboliserons personne. Notre dialogue avec Oscar Temaru a suscité beaucoup d'espoir dans les couches les plus populaires de l'électorat. Nous devons préserver cet acquis et ne pas compromettre la reprise éventuelle de ce dialogue après les élections. Nous affirmerons avec force et fierté notre choix de l'Autonomie au sein de la République, mais sans diaboliser ceux qui ont une autre conception de l'avenir.
Le renouvellement de l'Assemblée est l'occasion de mettre un terme à trois ans et demi d'instabilité et d'affrontement stériles pour retrouver la voie du développement au service de tous.
Les chances de la Polynésie française au cours des cinq prochaines années dépendront beaucoup des résultats du Tahoeraa Huiraatira. Nous seuls sommes capables d'apporter à ce pays la paix, la stabilité et le développement. Nous devons gagner.
Pour notre Mouvement mais aussi pour la Polynésie française et pour la France, chacun de nous doit se mobiliser à compter d'aujourd'hui et jusqu'au soir du dernier tour de scrutin. Je compte sur vous.
Allocution d'Edouard Fritch au Grand Conseil
Merci d'avoir répondu si nombreux et encore ces derniers jours, des moments difficiles pour notre mouvement. Soyez les bienvenus au sein de la mairie de Pirae, lieu où vous avez désormais l'habitude de vous rassembler. Et, j'espère que vous vous sentez, encore une fois, comme chez vous. Nous avons connu ces derniers mois, et encore ces derniers jours, des moments difficiles pour notre mouvement. J'aurais souhaité que nous ne vivions jamais ces moments là. J'aurais souhaité que le Tahoeraa Huiraatira soit gagnant de l'expérience gouvernementale entamée en décembre 2006. J'aurais souhaité que notre mouvement soit renforcé après l'échec du gouvernement Temaru. Hélas, la démarche solitaire de Gaston Tong Sang et l'incompréhension qui a régné entre lui et notre mouvement tout au long de ces derniers mois, nous ont conduit à abréger la responsabilité qu'il exerçait à la tête du gouvernement. Je vous le dis en toute sincérité, au moment de proclamer les résultats du vote en faveur de la motion de censure, j'ai ressenti une profonde peine. Une peine profonde face au vrai gâchis d'avoir à sanctionner un ami. Gaston Tong Sang était un ami. Nous avons travaillé ensemble depuis près de 25 ans. Nous étions persuadés qu'il connaissait suffisamment bien les modes de fonctionnement de notre mouvement, que nous pouvions lui faire confiance. C'est parce que nous avions confiance en lui ; c'est pour l'intérêt supérieur du Pays que nous avons accepté le dictat des îliens qui voulaient que Flosse et Fritch soient écartés de la présidence du pays en décembre 2006. Vous connaissez tous les épisodes conflictuels et la montée progressive de nos griefs envers Gaston Tong Sang. Vous savez Nous en avons longuement parlé ici en avril et en juillet derniers. Le grand conseil a approuvé à 70%, la sortie du Tahoeraa de la majorité. Votre décision était un acte fort à l'égard de Gaston Tong Sang. Mais il n'a pas voulu entendre le message que nous lui avons envoyé. Il n'a jamais recherché la réconciliation de la majorité. Si ! En poussant notre président à des rencontres sans fin avec nos détracteurs, sans espoir, sans fin, sans concession.
Faute de solution, face à ses procédés dilatoires et hypocrites, face à son intransigeance, une forte majorité de nos représentants a fini par censurer son gouvernement, il y a quelques jours. La gestion d'un grand parti politique comme le Tahoeraa nécessite que l'on prenne parfois des décisions dures et brutales, lorsque des menaces graves pèsent sur son présent et son avenir. Nous sommes tous ici des personnes responsables. Nous avons tous, à notre niveau, en charge le destin d'une communauté d'individus, de notre parti, de notre Pays.
On attend de nous que nous agissions avec la raison et l'efficacité, mais certainement pas sur le fondement de l'affectif et du laisser faire, voire du laisser-aller..
Du fait de nos années passées de lutte, j'ai de l'affection pour Gaston Tong Sang. Soyez-en convaincus. Mais ce n'est pas parce que j'ai de l'affection pour l'homme que j'approuve sans retenue son comportement des 8 mois qui viennent de s'écouler.
Depuis 8 mois, le Tahoeraa Huiraatira était rongé de l'intérieur :
- des Représentants des Iles sous le vent ont rejoint le groupe " Polynésiens ensemble " de Bouissou pour, paraît-il, assurer mon élection à la présidence de l'Assemblée ; Pour gagner un match, il nous fallait nous vider de quatre de nos joueurs.
- certains de nos maires, à coup de promesses de subvention de la Délégation au développement des communes, ont commencé à être ébranlés dans leurs convictions profondes. Ils ont été victimes d'un système de déstabilisation parfaitement organisé.
Depuis 8 mois, le Tahoeraa Huiraatira était menacé d'émiettement et d'éclatement. Il était menacé de mort et de disparition prématurée du paysage politique. C'est toujours leur volonté ! C'est la volonté de ces ex-Tahoeraa. C'est la volonté de ceux qui veulent nous faire croire qu'ils sont encore Tahoeraa !. Le Tahoeraa Huiraatira ne pouvait pas et il ne peut pas laisser faire sans réagir.
Le Tahoeraa Huiraatira ne va pas se laisser dépouiller de son histoire pour satisfaire quelques ambitieux sans scrupule. Le Tahoeraa Huiraatira est ce grand parti avec lequel il faudra compter pour l'avenir. Mais il ne suffit pas de dire que nous voulons exister. Il faut travailler chaque jour à repousser notre horizon. Il nous faut affronter ceux qui veulent mettre à mal la cohésion de notre famille pour en tirer des profits inavoués. Notre responsabilité collective, elle est là. Maintenir la cohésion de notre famille pour nous garantir des perspectives sur le long terme. Aller dans un sens contraire, jouer la division, c'est une démarche suicidaire. Ce serait casser le seul grand mouvement politique de notre Pays qui est le garant de l'attachement des Polynésiens à la France. On a voulu nous briser ! Briser notre famille ! Plusieurs responsables de notre mouvement ont oublié nos valeurs : la loyauté, la discipline, la fidélité à nos convictions profondes.
Depuis 8 mois, plusieurs de nos responsables politiques ont voulu courir après des chimères. Ils ont pris de la distance vis à vis de notre président, de notre mouvement, tout en affirmant qu'ils sont et demeurent Tahoeraa. C'est trop facile ! Je voudrais leur dire, à ceux-là, qu'on ne peut pas d'un côté demander la retraite de " l'ancien " tout en voulant en même temps récolter le fruit du travail de terrain de ce même " ancien ". Je voudrais leur dire, à ceux-là : vous ne pouvez pas, vous ne devez pas douter de notre président !
C'est lui qui nous a toujours conduit à la victoire. C'est lui qui nous a toujours fait rebondir après les échecs. Sans faillir depuis tant d'années il œuvre pour l'intérêt du mouvement qu'il a créé. Depuis tant d'années, il œuvre pour la Polynésie française qui nous est si chère et si précieuse.
C'est lui qui, encore aujourd'hui nous propose un cap nouveau pour l'avenir de notre pays. Alors, si vous continuez à douter, vous avez deux choix. Le premier est simple. Vous dites franchement que vous n'êtes plus d'accord avec les décisions du mouvement et vous démissionnez. Il n'est pas bon d'avoir en notre sein des personnes qui doutent, des personnes qui critiquent le président, des personnes qui contestent les décisions collégiales, mais qui veulent quand même profiter confortablement de la force du parti. Le second choix consiste à être meilleur que Gaston Flosse, en allant sur le terrain deux fois plus vite que lui, en réfléchissant deux fois plus vite que lui ; en bref, en travaillant deux fois plus que lui.
Si vous travaillez plus que lui, si nos fédérations vous voient ainsi, alors vous aurez la légitimité de demander, devant notre congrès, que notre président passe la main.
Mes chers amis, c'est sur ce second choix que je vous invite à vous investir : être meilleur que notre président. Si vous êtes attachés à notre mouvement alors soyez courageux ! Soyez les apôtres qui feront grandir notre maison. C'est la seule posture souhaitable et respectable pour un militant Tahoeraa. C'est par votre travail, c'est par votre engagement au service de nos valeurs que vous serez reconnu par nos militants. Alors vous pourrez être appelé aux plus hautes responsabilités.
Ce n'est pas en cherchant à diviser. Ce n'est pas en cherchant à tromper. Ce n'est pas en cherchant à éliminer. Non, ça ! Ce n'est pas une attitude de quelqu'un qui prétend être le chef de notre famille.
La loyauté et la discipline, la fidélité, voilà les vraies valeurs. Ce sont nos valeurs. Ce sont les valeurs du Tahoeraa Huiraatira. La loyauté, la discipline et le travail, c'est ce qui continuera à tirer notre mouvement vers le haut. Ce sont ces valeurs qui ont également fait que le Tahoeraa est devenu ce qu'il est : un parti structuré, représentatif de la diversité polynésienne, un parti présent sur l'ensemble des archipels, un parti démocratique, un parti organisé pour gagner.
Nous tous, vous tous, les Représentants, les maires, les députés, avez bénéficié de l'efficacité de cette organisation. N'y renonçons pas pour de vils, pour de mesquins jeux personnels, pour un gain avide et solitaire du pouvoir. C'est unis que nous pouvons gagner encore. N'ayez pas peur de ce qui a fait notre force et nos succès d'hier. N'ayez pas peur de ce qui fera nos succès de demain.
Certains ont cru qu'ils pourraient naviguer seuls. Certains ont cru qu'en nous quittant ils partiraient avec les voix du Tahoeraa. Certains ont cru et croient encore qu'ils portaient la vérité face à l'immense majorité d'entre-nous. Ceux-là ont été éliminés de la scène politique. Mes propos ne sont pas des menaces. Bien au contraire. Mes propos sont destinés à vous convaincre de ne plus douter. Mes propos sont là pour vous rappeler que nous devons rester unis au sein du Tahoeraa Huiraatira. Nous devons rester unis aux côtés du président du Tahoeraa Huiraatira. Notre unité, c'est notre force principale. Notre unité, c'est la force qui nous fait gagner ! C'est elle qui nous fera gagner lors des prochaines élections territoriales. C'est toujours elle qui nous fera gagner les municipales. Notre unité nous fera gagner le 10 septembre prochain, lors de l'élection du président de la Polynésie française. Vous avez appris à travers les médias que je serai candidat à la présidence de la Polynésie française. Je vous confirme solennellement que je suis candidat à cette fonction suprême, au nom du Tahoeraa Huiraatira, en votre nom.
SI CE SOIR, VOUS M'ACCORDEZ VOTRE CONFIANCE LA PLUS LARGE, ALORS JE ME SENTIRAI FORT FACE AUX AUTRES CANDIDATS.
NOTRE UNITE, C'EST LA FORCE DONT J'AI BESOIN POUR REUSSIR LE MANDAT ET LA MISSION QUE VOUS ME CONFIEREZ.
OUI, MES CHERS COMPAGNONS, VOTRE UNITE, NOTRE UNITE SERA MA FORCE.
J'AI BESOIN DE CETTE FORCE !
J'AI BESOIN DE CETTE CONFIANCE !
J'AI BESOIN DE LA PLUS GRANDE CONFIANCE POSSIBLE, POUR GAGNER LE PARI D'UN AVENIR MEILLEUR POUR LE TAHOERAA HUIRAATIRA, POUR NOTRE PRESIDENT ET POUR TOUS LES POLYNESIENS.
Mes chers amis, vous avez donné mandat à vos dirigeants pour discuter avec le Tavini Huiraatira. Votre mandat, certains tentent de l'exploiter pour dire que le Tahoeraa Huiraatira serait devenu indépendantiste. C'est faux ! Vous le savez ! Le Tahoeraa Huiraatira est autonomiste et le sera toujours ! Vous êtes autonomistes et vous le resterez ! Je suis et resterai Tahoeraa ! Je suis et je reste un autonomiste convaincu ! Je suis fier d'être Tahoeraa et autonomiste.Non ! Ce n'est pas parce que le Tahoeraa discute avec le Tavini que le Tahoeraa est devenu indépendantiste. Ceux qui disent cela ne cherchent qu'à entretenir la haine ! Ils cherchent à diviser. C'est justement parce que nous ne voulons plus de cet état d'esprit que nous discutons avec le Tavini. Nous voulons la paix ! Nous ne voulons plus de ces images de septembre 1995, nous ne voulons plus de ces campagnes haineuses et violentes de 2004 et 2005, nous ne voulons plus des insultes à l'Assemblée à la place du débat politique. Oui, nous voulons vivre en paix ! Regardez en Nouvelle Calédonie. Il y a des ministres FLNKS dans le gouvernement. Est-ce pour autant que les partis qui sont dans le gouvernement calédonien et qui restent attachés à la République sont devenus indépendantistes ? NON ! Pour trouver la paix politique, comme en Nouvelle Calédonie, pour favoriser complètement le développement économique et social, il faut désormais accepter de partager le pouvoir. Nous vous avons remis un document qui vous explique les raisons du dialogue entre le Tahoeraa et le Tavini. C'est pour construire la paix politique et l'avenir de notre pays que tous les Polynésiens doivent dialoguer entre eux. A l'heure de la mondialisation, l'indépendance n'a plus le même sens. Aucun pays au monde ne peut vivre seul. Nous voulons convaincre le Tavini que notre autonomie nous permet de nous gouverner librement et démocratiquement.
Et pour convaincre, nous devons dialoguer et montrer par l'action et la gestion du pays, que notre autonomie est un bel outil qui respecte notre identité et notre culture. Je vous invite à lire attentivement le document que vous avez entre les mains. Vous comprendrez dans quel esprit nous souhaitons dialoguer avec le Tavini. Travailler avec le Tavini Huiraatira ne sera pas chose facile ! Il nous faudra d'abord concilier deux visions politiques pour le développement de notre pays. Non, ce ne sera pas facile ! Mais nous avons déjà franchi un grand pas en acceptant de discuter ensemble et de laisser de côté nos vieilles querelles politiques pour rechercher une solution pacifiée pour l'avenir de notre Polynésie.
Je tire mon chapeau, je salue respectueusement, notre président. Malgré les insultes, malgré les attaques personnelles qu'il a subies depuis tant d'années, il a été capable de tourner la page, de voir l'avenir dans l'intérêt de la Polynésie. C'est pour cela, et seulement pour cela que je suis candidat, aujourd'hui, pour assumer les plus hautes fonctions politiques de notre Pays. Cet objectif de paix et de développement est un objectif noble. Je le fais mien, pour ma famille, pour mes enfants. Certains parlent d'utopie. Je ne le crois pas. Je pense sincèrement aujourd'hui que c'est la seule voix possible pour assurer un avenir serein à nos enfants. Non, ce n'est pas une utopie ! C'est un défi qu'il nous faut tous relever. C'est le défi que je me fais fort de relever. Mais pour le relever, il faut que ce soit notre objectif commun. La condition première, c'est d'être unis pour réaliser cet objectif. Mes chers amis, le Tahoereaa a toujours été, et vous le savez, un parti tourné vers l'avenir. C'est pour construire l'avenir de nos enfants, de nos jeunes, que le président Flosse s'active encore, comme il l'a toujours fait. Je voudrai encore le remercier, lui dire toute notre reconnaissance pour l'immense tache qu'il a accomplie et qu'il accomplira encore pour notre pays. Je veux continuer cette œuvre, en me présentant devant vous comme candidat à la présidence de la Polynésie française. Je m'y sens prêt. Je serai fidèle à nos valeurs. C'est un engagement que je prends solennellement devant vous ce soir. D'ailleurs, j'ai toujours respecté et rempli mes fonctions selon le mandat qui m'a été donné.
Souvenez-vous, lorsque vous m'avez demandé d'être le suppléant d'Emile Vernaudon à la députation, j'ai respecté votre décision, même si cela était difficile à titre personnel. Pour l'intérêt et l'unité de notre parti, j'ai toujours contribué loyalement à la vie de notre parti en étroite concertation avec nos instances dirigeantes. J'ai investi 25 ans de ma vie pour le tahoeraa huiraatira. Je crois pouvoir vous dire, en toute modestie et humilité, que j'ai aussi donné de ma personne pour faire gagner le Tahoeraa Huiraatira aux Marquises, aux Tuamotu, aux Australes, aux Iles sous le vent et aux Iles du vent. Croyez-vous que je veuille casser l'investissement personnel que j'ai fait durant des jours et des nuits entières depuis des années ? Croyez-vous que je continuerai à travailler pour faire progresser le Tahoeraa si vous, les militants, n'adhérez pas à notre projet politique ? Mes chers amis, ma raison de me battre, c'est vous. C'est votre adhésion au projet de société que nous voulons pour notre pays. C'est pour continuer à mériter votre confiance et votre soutien que je me bats.
Aussi, je compte pleinement sur votre confiance et sur votre désir d'unité.
Je vous remercie. Mauruuru.
Il est évident qu'il fallait censurer ce gouvernement qui représenté que les partis qui n'ont pas beaucoup d'électeurs derrière eux. GTS a mon sens a réagie trop tard aux propositions du TH. Qu'est que ça lui couté de les accepter avant qu'en arrive a une motion. Vivement le retour aux urnes.
Réponse au post :
C’est une bonne question : pourquoi GTS n’a-t-il pas laissé une juste place à son propre parti dès janvier 2007 ? Nous n’en serions pas là dès janvier et il serait toujours président.
Rédigé par : Paul | 07 septembre 2007 à 19:56