Journée parlementaire UMP – 2 octobre 2006
-*-*-*-*-
Nous sommes entrés dans le dernier virage avant la ligne droite. Les grandes échéances se profilent laissant augurer des grandes controverses.
Dans l’immédiat, chacun doit assumer jusqu’au terme de son mandat les responsabilités qui lui ont été confiées. C’est le cas pour notre majorité. Elle fera face à sa tâche avec calme et détermination.
En cette rentrée parlementaire où en sommes-nous, quelles sont nos perspectives pour le futur, comment l’opposition évolue-t-elle, quelle doit être notre conduite pour les mois à venir ?
Nous constatons tout d’abord que le Président de la République exerce avec fermeté et volonté ses fonctions dans toute leur plénitude.
Les Français ont pu mesurer cet été - lors de la crise qui a secoué le Proche-Orient - combien sa lucidité, son expérience et sa connaissance des problèmes de cette région ont été déterminants dans l’élaboration et la mise en œuvre de la résolution des Nations-Unies sur le cessez-le-feu au Liban, ainsi que pour la constitution d’une véritable force d’intervention dans ce pays. Nous sommes fiers du rôle que la France a joué, grâce à lui, sur la scène internationale et nous l’assurons de notre fidélité, de notre respect et de notre attachement.
Le gouvernement gouverne. L’effort de redressement de nos finances publiques se poursuit. Le Budget - dont nous commencerons bientôt l’examen - traduit le souci de contenir le déficit en dessous des 3% du PIB et de réduire les frais de fonctionnement de l’Etat.
Grâce à la reprise de la croissance et aux efforts tenaces du Premier ministre et des ministres du pôle social, le chômage est en diminution très sensible dans toutes les catégories professionnelles et d’âge. Jamais le nombre de logements mis en chantier n’a été aussi élevé depuis de nombreuses années. Des textes majeurs ont été votés en 2006 sur l’immigration et la prévention de la délinquance, l’agriculture, l’environnement, l’égalité des chances, la recherche ou l’énergie. D’autres, tel que celui sur la participation, le seront avant la fin de la législature. Ces importantes réformes font suite à celles entreprises par le gouvernement de Jean-Pierre RAFFARIN dans le domaine de la décentralisation, des retraites ou de l’assurance-maladie. Elles témoignent que la majorité n’a pas à rougir du travail accompli ces dernières années.
Sous l’impulsion de son président, Nicolas SARKOZY, notre mouvement a accru considérablement le nombre de ses adhérents. Il est vivant, dynamique et imaginatif, prêt à soutenir avec ardeur celui ou celle qui aura été désigné par notre camp pour l’élection présidentielle.
Ce que je décris, ce sont nos atouts. Ne les gâchons pas et veillons à ce que les relations demeurent harmonieuses entre toutes les instances et composantes de la majorité jusqu’au terme de la législature. Le soutien sans faille que nos groupes ont apporté, souvent dans des circonstances difficiles, aux gouvernements de Jean-Pierre RAFFARIN et de Dominique de VILLEPIN nous permet d’être exigeants à cet égard.
Que devons-nous envisager pour le futur ? Une prise de conscience claire des grands défis auxquels notre planète et notre pays seront confrontés.
Ceux de l’Environnement, relevés avec justesse depuis longtemps par Jacques CHIRAC.
De l’Energie, de l’Immigration, du Terrorisme et, bien entendu, toujours de l’Emploi.
De la Construction européenne mise à mal par le NON au référendum.
Mais aussi tout ce qui se rapporte à notre modèle social : comment éviter la multiplication des fractures et comment les réduire, comment éviter que solidarité ne se confonde avec assistanat ? Comment entrer dans la société de la connaissance et adapter à ses exigences notre système de formation sans procéder à une profonde réforme de l’université?
Comment construire l’Etat moderne en l’allégeant de tout ce qu’il comporte de lourdeur et de contraintes inutiles et excessives pour le recentrer sur ses missions essentielles et régaliennes ?
Forts de leur pratique du terrain et des contacts qu’ils entretiennent avec la population, les parlementaires de nos groupes souhaitent être associés étroitement à l’élaboration de la plateforme électorale de notre mouvement pour la prochaine législature. Leur contribution sera indispensable pour veiller à ce que notre projet reflète les préoccupations et les attentes des électeurs.
Considérons un moment l’état de l’opposition, non pour la railler mais plutôt pour nous instruire.
Le festival du film socialiste se déroule depuis quelques mois avec ses drames et ses mélodrames. On pleure même parfois pendant les représentations.
A l’écran, Ségolène ROYAL incarne tantôt Jeanne d’Arc, tantôt Blanche-Neige ou Cendrillon. Elle devrait se méfier. Au PS, quelques évêques aimeraient bien l’envoyer au bûcher quand d’autres camarades entassent déjà les fagots.
En dehors de « l’ordre juste » et de la « démocratie participative » le « partenariat diplomatique » ou de l’encadrement militaire des sauvageons, nous ignorons le programme de Madame ROYAL. Elle aussi d’ailleurs ! On comprend en tout cas qu’elle-même ou ses concurrents ne souhaitent pas se référer à l’effarant document produit par son parti, censé inspirer l’action de la Gauche pendant le prochain quinquennat. Ce n’est pas un programme mais un vide-grenier. Tous les rossignols, toutes les vieilleries du siècle dernier ont été déversés d’un coup sur la place publique : on y trouve pêle-mêle le retour aux nationalisations, le partage du travail et la généralisation des trente-cinq heures, le recours massif à l’emploi public, l’abrogation de la réforme des retraites, le tout payé par un accroissement considérable de la dépense publique et, par conséquent, de la fiscalité.
Combien cela coûtera-t-il, cinquante milliards d’euros, soixante milliards d’euros, cent quinze milliards ? Cela dépend des interlocuteurs et, de toute façon, quelle importance car quand on aime, on ne compte pas ! Seulement, nos compatriotes sont avertis, avec les socialistes, on n’a jamais de devis mais toujours des factures.
Et, ne nous leurrons pas en pensant que l’invraisemblance d’un tel programme le rendrait inapplicable. En 1981, les socialistes ont mis en œuvre les nationalisations et le recrutement massif de fonctionnaires. Le gouvernement JOSPIN nous a légué les trente-cinq heures et les emplois publics ainsi que l’endettement de nos finances publiques.
Quand il s’agit de commettre des fautes, les socialistes tiennent toujours leurs promesses.
Comment et dans quel esprit nous préparer aux rendez-vous de l’an prochain ?
Avec le souci premier de dire la vérité aux Français. Il ne s’agit ni de les effrayer, ni de les provoquer mais de leur présenter la réalité pour éclairer leurs choix.
Dire la vérité, c’est démontrer que notre endettement ne peut durablement dépasser 61% du PIB sans mettre en cause l’avenir de nos enfants, c’est prouver que la dérive des dépenses publiques peut annihiler tous les efforts et se révéler néfaste pour la croissance.
Dire la vérité, c’est souligner que, sans une véritable réforme de nos universités qui fasse davantage place à l’orientation, à l’évaluation, à la professionnalisation, nous ne pourrons plus soutenir la concurrence avec la plupart de nos partenaires de l’Union européenne et que nous aurons perdu la bataille de la formation pour notre jeunesse.
Dire la vérité, c’est faire apparaître combien la multiplication des structures territoriales, leur empilement et leur enchevêtrement sont sources de pertes de temps, d’énergie et d’efficacité et de plus en plus coûteuses pour le contribuable.
Dire la vérité, c’est enfin affirmer que, sans des réformes courageuses et une gestion rigoureuse, notre système de sécurité sociale - auquel nous sommes légitimement attachés - finira par imploser.
Parler vrai ne suffit pas, il faudra afficher une volonté et un dessein. Evitons simplement de multiplier des promesses ou des engagements qui ne font qu’attiser le scepticisme de nos compatriotes. Recherchons plutôt à répondre à l’attente des Français dans le domaine de l’emploi, de la formation, de la sécurité et de la protection sociale en proposant des mesures lisibles, crédibles et justes.
Mes chers collègues, l’appel au rassemblement et à l’unité est peut-être une figure de rhétorique, un exercice imposé ou même un poncif et pourtant…
Ne nous berçons pas d’illusions, lorsque les socialistes auront désigné leur candidat, ils sauront se mobiliser et toute la Gauche avec eux pour le faire élire tant est fort leur appétit du pouvoir et leur désir de revanche. Aussi n’attendons pas que leurs divisions fassent oublier les nôtres.
L’unité n’est pas l’uniformité. Rassembler c’est, par définition, réunir autour d’un même objectif des hommes et des femmes de sensibilités différentes et d’opinions très variées mais qu’une cause commune peut cimenter.
Au sein de nos groupes comme de notre mouvement, il faut proscrire les propos qui blessent, les attitudes qui choquent, faire prévaloir l’esprit d’ouverture sur les idées préconçues, le jeu collectif sur l’individualisme outrancier. L’unité se construit ou se détruit au quotidien.
L’unité, nos militants et nos électeurs la veulent parce qu’ils savent que le succès de nos adversaires se traduirait pour notre pays par un grand bond en arrière, le repli sur soi et le rejet de la modernité, la relégation de la France parmi des pays attardés.
L’unité n’est pas une nécessité, elle est un devoir. Ne l’oublions jamais, la France se mérite.
Commentaires