J’ai pris connaissance d’un commentaire de Semir Al Wardi, publié dans Les Nouvelles du 23 novembre, qui évoque « la conférence de Gaston Flosse annonçant son retrait… »
Dans le numéro du 22 novembre du même quotidien, J’ai découvert avec stupéfaction les déclarations des « îliens » qui s’indigneraient que je continue « à diriger en sous-main la manœuvre ».
J’ai constaté avec un égal étonnement que l’éditorialiste du journal Les Nouvelles me suspectait de ne pas me retirer définitivement de la politique, après ma conférence de presse, et même, quelle audace de ma part ! de briguer peut être un nouveau mandat parlementaire.
Cette avalanche d’hypocrisie et de désinformation exige une mise au point que j’exprimerai aussi succinctement et clairement que possible.
1- Ce sont les îliens qui nous ont contactés pour préparer une plateforme autonomiste et former un nouveau gouvernement. Ce sont toujours les îliens qui ont exigé, le samedi 4 novembre, que le futur président ne soit ni Gaston Flosse, ni Edouard Fritch, mais Gaston Tong Sang. J’ai protesté contre cette exigence abusive. Il n’appartient pas à des personnes extérieures au parti de désigner nos candidats à notre place. Mais les îliens ont affirmé que cette condition n’était pas négociable. Ma priorité étant de mettre fin au gouvernement Temaru pour redresser le Pays le plus vite possible, j’ai accepté. Les îliens se sont alors engagés à démissionner du gouvernement Temaru et de l’UPLD dès le lundi 6 novembre.
2- J’ai moi-même appelé Gaston Tong Sang le lundi 6 et encore le mardi 7 novembre afin de lui demander d’accepter d’être notre négociateur et notre candidat à la présidence de la Polynésie française en cas de vote d’une motion de censure avec ceux qui nous ont sollicités à cet effet. Malgré notre indignation devant le chantage auquel nous étions soumis, le Bureau exécutif et moi-même avons accepté de voter cette motion de censure et de soutenir ensuite loyalement le gouvernement formé par Gaston Tong Sang.
3- Jamais je n’ai dit, ou même laissé supposer, que j’avais démissionné de mes fonctions de Président du Tahoera’a Huiraatira.
4- Jamais je n’ai dit, ou même laissé supposer, que j’avais décidé de ne plus me présenter à des élections nationales.
5- Jamais je n’ai dit, ou même laissé supposer, que j’avais décidé de ne pas être candidat aux fonctions de président de la Polynésie française lors des prochaines élections, qu’elles aient lieu en 2009 ou avant.
Aucun des journalistes qui ont assisté à ma conférence de presse du 10 novembre ne pourrait prétendre, preuve à l’appui, le contraire.
Le bureau exécutif du Tahoera’a Huiraatira a donné son accord pour que Gaston Tong Sang négocie avec les autres partis autonomistes et devienne Président de la Polynésie française en cas de motion de censure, uniquement parce que notre priorité est de mettre fin au gouvernement d’Oscar Temaru. Et cet accord porte exclusivement sur cette occasion précise. Il n’a jamais été question d’une passation de pouvoirs à la tête du Tahoera’a qui ne peut être décidée que par le congrès.
Si la motion de censure n’a pas été déposée, c’est parce que les îliens n’ont pas respecté leur engagement de démissionner le 6 novembre. Ils ont au contraire continué à participer au gouvernement d’Oscar Temaru et à voter avec l’UPLD à l’Assemblée. Aujourd’hui ils se réjouissent bruyamment d’avoir obtenu d’Oscar Temaru tout ce qu’ils voulaient et de ne pas vouloir « demander la lune ». C’est bien. Nous en prenons acte et nous en tirons les leçons qui s’imposent.
J’ajoute que le Tahoera’a Huiraatira ne peut pas accepter que le chantage exercé sur lui, par une poignée d’anciens adhérents passés au service lucratif d’Oscar Temaru, puisse se reproduire à l’avenir.
Le Tahoera’a Huiraatira reprend donc son entière liberté et je suis fermement décidé à ce qu’il ne se trouve plus jamais en situation de subir un chantage qui dépouillerait ses militants du droit de choisir eux-mêmes leurs objectifs et leurs candidats.
Je convoquerai prochainement les instances dirigeantes du Tahoera’a Huiraatira pour leur donner une information complète sur la situation. A l’avenir nos candidats seront désignés, comme le prévoient nos statuts, par le Grand Conseil, sur proposition du Bureau exécutif.
Paris, le jeudi 23 novembre 2006
Gaston FLOSSE
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