Il était à peine parti qu’il est revenu. Gaston Flosse s’était envolé mardi soir, le 9 janvier, pour Paris afin d’y honorer plusieurs rendez vous pris de longue date et préparer la séance du Sénat ainsi que le congrès national de l’UMP qui devait dimanche dernier valider la candidature de Nicolas Sarkozy, mais aussi pour préparer la visite du nouveau président de la Polynésie française, Gaston Tong Sang, qui était reçu pour la première fois dans la capitale. C’est lors de la séance à l’assemblée vendredi matin, le 12 janvier, qu’il a appris le dépôt d’une motion de censure par l’UPLD qui devait être examinée mardi 16 janvier s’il y avait le quorum ou mercredi 17 janvier en tout état de cause. Gaston Flosse a donc décidé d’écourter son séjour à Paris (il avait prévu d’y rester toute la semaine suivante) pour revenir à Papeete dès le mardi 16 janvier, afin de défendre le gouvernement de Gaston Tong Sang et de répondre, aux côtés d’Edouard Fritch, aux attaques d’Oscar Temaru et de l’UPLD qui avaient annoncé dans la presse leur intention de faire un remake de la séance de lynchage publique orchestrée lors de la motion de censure d’octobre 2004.
Son action contredit la campagne de dénigrement dont est victime le Tahoera’a
Gaston Flosse et Edouard Fritch ont donc défendu seuls, pour le Tahoera’a, la plateforme autonomiste et principalement Gaston Tong Sang visé par cette motion de censure. Cette décision courageuse de Gaston Flosse contredit de manière éclatante les rumeurs selon lesquelles il était parti à Paris pour « savonner » la planche de Gaston Tong Sang, ainsi que se plait à le répéter à l’envie le quotidien Les Nouvelles de Tahiti qui a entamé une vaste campagne de dénigrement du Tahoera’a et du sénateur Gaston Flosse pour tenter de diviser le principal parti autonomiste de Polynésie française. La rédactrice en chef, Muriel Pontarollo, est allée jusqu’à affirmer que Gaston Flosse était prêt à prêter trois élus à Oscar Temaru pour lui permettre de voter la motion de censure contre Gaston Tong Sang. Depuis la triste affaire JPK, également instrumentalisée par ce même journal, on n’avait jamais connu autant de grossières malveillances dans la presse, ce qui faisait dire au Tahoera’a dans un communiqué de presse daté du lundi 15 janvier 2007 : « Cette information totalement ahurissante est un pur mensonge qui ne relève même pas de l’intox, mais du délire. ».
Plus que jamais décidé à faire obstacle à Oscar Temaru
Il n’empêche que « le débat » sur la motion de censure s’est retourné contre ses instigateurs. L’UPLD, d’accusatrice, est devenue accusée. Les interventions des élus de l’UPLD ont duré plus de 6 heures ? Elles ont consisté, outre la calomnie habituelle, à répondre aux discours des deux ténors du Tahoera’a qui avaient dressés un bilan sans complaisance de l’action d’Oscar Temaru durant les deux années où il était au pouvoir. Tant et si bien, qu’après le discours de Gaston Flosse, l’UPLD a décidé contre toute attente de suspendre la séance jusqu’au lendemain afin de permettre à ses élus de réécrire leurs discours. Il ressort de cet épisode de la motion de censure largement condamné par l’opinion publique, fatiguée de ces querelles politiques, que la plateforme autonomiste a bien résisté à cette première épreuve du feu et qu’elle a su dépasser ses dissensions internes pour se retrouver soudée et rassemblée face à la radicalisation du discours indépendantiste d’Oscar Temaru. Ainsi que le rappelait Gaston Flosse à son adversaire de toujours : « Depuis plus de 30 ans monsieur Temaru, j’ai fait obstacle à vos sinistres objectifs et aujourd’hui encore vous me trouvez sur votre chemin, ici dans cette assemblée. Non, Monsieur Temaru, je ne vous laisserai pas démanteler notre belle Polynésie. Je ne vous laisserai pas ruiner le fruit de tant de décennies d’efforts et de progrès auxquels les Polynésiens sont attachés…Je suis convaincu que l’amour de notre pays peut et doit nous rassembler tous. L’amour que nous portons à notre pays doit être un lien plus fort que toutes nos divergences politiques. Pour cette Polynésie là, ouverte, solidaire, et française, je me battrai jusqu’à la fin de ma vie. Pour cette Polynésie là, vous me trouverez en travers de votre route jusqu’à mon dernier souffle. »
Bravo pour le soutien apporté au gouvernement de GTS, ce qui est tout à fait normal. Mais, la situation actuelle n'est-elle pas un signe de manque de respect de la démocratie dans notre territoire ? Quand on lit des articles intitulés "l'entente cordiale" au sujet de l'entente qui lie les partenaires autonomistes, alors qu'on ne trouve nulle part les leaders du Tahoeraa Huiraatira, cela fait mal au coeur et c'est la raison pour laquelle on peut se dire qu'il vaut mieux retourner aux urnes et là on verra clairement si Gaston Flosse ou Edouard Fritch doivent être systématiquement et méthodiqueùent écartés de ces réunions de la grande famille autonomiste.
Dans notre pays aujourd'hui, et c'est une grande victoire des indépendantistes, il y a de plus en plus de manque de respect envers certains élus au même titre aussi légitimes que les donneurs de leçons de morale et un manque d'humilité de la part de ceux qui se délectent de mettre les leaders du Tahoeraa sur la touche.
Monsieur le Sénateur, nous sommes avec vous et n'acceptons pas cet ostracisme inacceptable envers vous.
NB : ostracisme : hostilité d'une collectivité qui rejette un de ses membres.
Réponse au post :
Merci pour votre soutien et pour votre analyse de la situation. Comme vous, je trouve scandaleuse l'exigence des îliens d'écarter les dirigeants élus par les instances du Tahoeraa. Mais comme vous l'avez compris, l'essentiel était de mettre fin au gouvernement indépendantiste.
C'est ce que nous avons fait et je ne le regrette pas.
Rédigé par : Emile Vernier | 25 janvier 2007 à 17:05