Le Grand Conseil du Tahoeraa Huiraatira s’est réuni à la mairie de Pirae le mardi 11 Avril 2007à 17h0. Ce rassemblement avait pour but de faire le point de l’actualité politique et soumettre à la décision du grand conseil plusieurs résolutions adoptées jeudi dernier par le Bureau Exécutif à savoir le remplacement immédiat de Jean-Alain Frebault à la présidence de l’OPT, de démettre immédiatement Louis Frébault de ses fonctions ministérielles et de confier le ministère de l’Equipement à un membre du Tahoeraa, et de demander à tous les Représentants de la majorité d’assurer l’élection du candidat Tahoeraa à la présidence de l’Assemblée.
Le président du Tahoeraa Huiraatira, Gaston Flosse, a remercié les membres du Grand Conseil d’être venus et a prononcé un discours qui était très attendu.
Dans un premier, il a rappelé que le Conseil d’Etat avait déchu Jean-Alain Frebault de son mandat de Représentant à l’Assemblée de Polynésie française dont la place revenait à Fabiola Taata qui a déjà fait savoir qu’elle restait fidèle au Tahoeraa Huiraatira.
L’actualité politique étant très chargée, aussi bien en Polynésie que pour l’ensemble de la France, Gaston Flosse n’a pas manqué de faire hommage au candidat, Nicolas Sarkozy,qui est de très loin le meilleur pour la Polynésie comme pour l’ensemble de la nation.
Le président du Tahoeraa Huiraatira s’est exprimé longuement sur l’actualité politique locale rappelant certains faits notamment sur sa position et celle d’Edouard Fritch.
« Depuis le début, nous soutenons loyalement ce gouvernement. Edouard Fritch et moi avons accepté notre mise à l’écart… N’oublions pas que si l’un de nous deux avait refusé l’exigence des îliens, Oscar Temaru serait toujours Président de la Polynésie française et Gaston Tong Sang ne serait pas là où il est aujourd’hui.
Tous les Représentants Tahoeraa ont voté la motion de censure. Nous avons tous voté pour élire Gaston Tong Sang. Nous avons voté toutes les délibérations que le gouvernement a soumises à l’Assemblée. Même pour le collectif budgétaire, malgré mon opposition de principe aux crédits du terrain de golf, j’ai laissé la liberté de vote qui a permis au collectif de passer. »
Au cours de la soirée, les membres du Grand Conseil lors de leur vote ont confirmé la candidature d'Edouard Fritch à la présidence de l'Assemblée et demandé que le président du Conseil d'administration de l'OPT, Jean-Alain Frébault, et le ministre de l'Equipement, Louis Frébault, soient démis de leurs fonctions.
Lire l'intégralité de l'allocution prononcée par le président du Tahoeraa Huiraatira Gaston Flosse.
Discours de Monsieur Gaston FLOSSE,
Sénateur de la Polynésie française,
Président du Tahoeraa Huiraatira
Grand Conseil
Mardi 10 avril 2007 à 17h00 – Mairie de Pirae
Chers compagnons du Tahoeraa Huiraatira,
Il m’a semblé nécessaire de réunir le Grand Conseil pour faire le point sur l’actualité politique, vous rendre compte du comportement de vos élus à l’Assemblée et soumettre à votre décision plusieurs résolutions adoptées jeudi dernier par le Bureau Exécutif.
Mais avant tout je vous demande d’accueillir et d’applaudir notre nouvelle Représentante à l’Assemblée de la Polynésie française, Fabiola Taata. Vous savez que Jean-Alain Frebault, qui nous avait trahis en juin 2004 et à nouveau en mars 2005, a été déchu de son mandat de Représentant par la plus haute juridiction administrative, le Conseil d’Etat. C’est donc sa suivante de liste, Fabiola, qui va lui succéder à l’Assemblée. Et Fabiola a déjà fait savoir qu’elle restait fidèle au Tahoeraa Huiraatira.
Malgré toutes les pressions qu’elle a subies de la part des îliens, elle siègera au sein de notre groupe dont les effectifs remontent à 22. Bravo Fabiola et merci pour ton courage et ta fidélité.
L’actualité politique est très chargée, aussi bien en Polynésie que pour l’ensemble de la France.
Dans moins de deux semaines nous voterons pour le premier tour de l’élection présidentielle. C’est une échéance très importante, mais nous y sommes bien préparés. Le Tahoeraa fait partie de l’UMP, notre choix était évident.
En outre, nous avons la chance que notre candidat, Nicolas Sarkozy, est de très loin le meilleur pour la Polynésie comme pour l’ensemble de la nation. Tous les sondages montrent qu’il est le plus crédible de tous les candidats et le grand favori de ce scrutin. Nous avons confiance dans sa victoire et notre objectif est de lui offrir, en Polynésie, un score très supérieur à l’ensemble de la République. Nous tenons pratiquement tous les soirs une réunion publique pour présenter à la population notre candidat et son programme.
Nous accueillerons les 18 et 19 avril un orateur national, Dominique Bussereau, Ministre de l’Agriculture, qui participera avec nous à la dernière phase de la campagne. Il faut absolument que Nicolas Sarkozy gagne. Songez à ce que signifierait une victoire de Ségolène Royal. Ce serait la victoire du Tavini et l’autoroute ouverte vers l’indépendance. Oscar Temaru a toujours refusé de participer aux élections présidentielles de ce pays étranger qu’est pour lui la France. Aujourd’hui il s’engage à fond pour Ségolène Royal.
Même quand elle chante la Marseillaise et réclame que chaque famille hisse un drapeau français sur son balcon, Oscar et tout le Tavini continuent à défiler en criant « Votez Ségolène ! ». Il n’y a vraiment qu’une explication possible, c’est l’engagement de Ségolène Royal et du parti Socialiste de soutenir les projets indépendantistes d’Oscar Temaru.
La victoire de Nicolas Sarkozy est nécessaire pour l’avenir de la Polynésie française. C’est une étape décisive mais ce n’est pas la dernière.
Il faudra ensuite gagner les législatives. Lors d’une précédente réunion, vous aviez désigné nos deux candidats : Michel Buillard dans la première circonscription et Bruno Sandras dans la seconde. Naturellement ils ont reçu également l’investiture de l’UMP. Béatrice Vernaudon a naturellement essayé de se faire investir. Comme elle n’y arrivait pas elle a ensuite demandé à l’UMP de n’investir personne. Evidemment elle n’avait aucune chance.
Vous pensez bien que les dirigeants de l’UMP ont lu dans la presse toutes les déclarations de Béatrice Vernaudon critiquant le Tahoeraa et apportant son soutien empressé à Oscar Temaru, le fervent partisan de Ségolène. Les manœuvres de la candidate sortante ont fait durer le plaisir, mais il n’y a pas de surprise à l’arrivée.
Michel et Bruno sont les candidats du Tahoeraa et de l’UMP et nous ferons tous campagne pour les faire élire et pour les envoyer à l’Assemblée nationale, sur les bancs de l’UMP.
En attendant de voter pour eux, nous pouvons les applaudir.
Je vous propose d’en venir maintenant à l’actualité politique du Fenua. C’est loin d’être plus simple et plus facile, mais c’est aussi décisif pour le Tahoeraa Huiraatira et la Polynésie française.
Que pèse aujourd’hui le Tahoeraa, au gouvernement, à l’Assemblée, dans la population ? Quelles sont nos relations avec le gouvernement et les autres composantes de la majorité ?
Je dis souvent que le gouvernement n’est pas un gouvernement Tahoeraa, même si le Président, qui est un pilier du Tahoeraa, et 6 ministres sur 14 sont Tahoeraa. Je dis également que nous le soutenons parce que c’est un gouvernent autonomiste.
Pour que nous considérions ce gouvernement comme un gouvernement Tahoeraa, il faudrait que le Président ait été désigné par le Grand Conseil du Tahoeraa et que la majorité des ministres soit issue du Tahoeraa. Vous savez bien que ce n’est pas ainsi que le gouvernement s’est constitué.
Le Président et le président délégué du Tahoeraa Huiraatira ont été écartés de la présidence et du gouvernement par la volonté des îliens. Le Tahoeraa Huiraatira n’a pas été consulté pour la désignation des ministres. Comment pourrions nous dire qu’il s’agit d’un gouvernement Tahoeraa dont les décisions engagent sans réserve notre Mouvement ?
Pourtant, depuis le début, nous soutenons loyalement ce gouvernement. Edouard Fritch et moi avons accepté notre mise à l’écart.
N’oublions pas que si l’un de nous deux avait refusé l’exigence des îliens, Oscar Temaru serait toujours Président de la Polynésie française et Gaston Tong Sang ne serait pas là où il est aujourd’hui.
Tous les Représentants Tahoeraa ont voté la motion de censure. Nous avons tous voté pour élire Gaston Tong Sang. Nous avons voté toutes les délibérations que le gouvernement a soumises à l’Assemblée. Même pour le collectif budgétaire, malgré mon opposition de principe aux crédits du terrain de golf, j’ai laissé la liberté de vote qui a permis au collectif de passer.
Nous approuvons d’ailleurs beaucoup de décisions prises par le gouvernement du président Gaston Tong Sang.
Nous avons soutenu sans réserve le rétablissement du partenariat avec l’Etat, l’augmentation du SMIG, la baisse du prix des carburants. Nous approuvons totalement les décisions que vient de prendre le ministre de l’Economie, Teva Rohfritsch, pour rétablir les PPN en y ajoutant de nouveaux produits. C’est une mesure concrète qui servira efficacement à lutter contre la vie chère. Je vous demande d’applaudir Teva Rohfritch.
Nous aimerions que le gouvernement prenne davantage de mesures de ce genre. Les problèmes de logement et d’emploi sont les plus graves et le gouvernement n’a pas encore pris de mesure vraiment significative dans ces deux domaines. Ne faudrait-il pas recréer et renforcer le Dispositif d’Insertion des Jeunes (le DIJ et le CIG) supprimés par le Tavini ? L’OPH n’a plus d’argent pour construire des logements.
Ne faudrait-il pas redéployer en sa faveur quelques uns des milliards que les îliens ont accaparé pour arroser leurs électeurs ?
Ne faudrait-il pas utiliser rapidement les 8 milliards disponibles à l’EGT pour construire ou réparer des routes, des berges et des logements dans toute la Polynésie ? Nous avons fait des propositions dans ce sens mais il appartient au gouvernement d’agir. Les Polynésiens commencent à s’impatienter. L’état de grâce n’est pas éternel.
Malheureusement le gouvernement est trop souvent paralysé par le souci de satisfaire les exigences des îliens qui n’ont aucun projet économique ou social pour l’ensemble du Pays.
Et ce regrettable immobilisme risque de durer encore car la majorité est aujourd’hui confrontée à de nouveaux choix qui risquent de mettre sa cohésion à rude épreuve:
Le premier porte sur les conséquences de la déchéance du mandat de Jean-Alain Frébault.
S’il a été déchu de son mandat par la plus haute juridiction administrative, c’est parce qu’il avait utilisé son influence politique pour cumuler des avantages matériels et financiers illégaux et abusifs : logement de grand standing, quatre voitures de fonction, prestations en nature etc… Désormais il ne percevra plus ses indemnités de Représentant à l’Assemblée, mais il se prépare à conserver son poste de président de l’OPT, avec les mêmes avantages en nature et un salaire de 1,8 million par mois. Est-ce acceptable ?
Le Bureau Exécutif pense que c’est inacceptable et que le Tahoeraa doit demander au gouvernement de retirer dès demain la présidence de l’OPT à Jean-Alain Frébault. Il vous appartiendra tout à l’heure de voter sur ce point.
Vous le savez, Jean-Alain Frebault, depuis octobre 2004, a vendu sa voix contre de nombreux avantages pour lui-même mais aussi pour son frère. Si Louis Frebault est aujourd’hui ministre, ce n’est pas en raison de sa représentativité, puisqu’il n’est pas élu, ni de ses compétences qui sont nulles.
S’il est ministre, c’est uniquement parce que le gouvernement avait besoin de la voix de Jean-Alain dans la majorité. Ce motif a disparu aujourd’hui. Plus rien ne justifie le maintien de Louis Frebault au gouvernement.
Le Bureau Exécutif estime que le Tahoeraa doit demander au président Tong Sang de retirer le ministère de l’Equipement à Louis Frebault pour le donner à un membre du Tahoeraa proposé par le Tahoeraa. Vous aurez également à vous prononcer sur ce point.
La déchéance de Jean-Alain Frebault a une troisième conséquence. Le groupe « Polynésiens ensemble » n’a désormais que 7 membres, il ne peut donc pas se maintenir.
Si nos partenaires de la majorité se comportent honnêtement envers nous, ils chercheront à attirer un élu de l’UPLD ou bien les deux élus du Fetia Api afin de compléter à nouveau leur groupe. Mais l’expérience nous a appris qu’ils préfèrent chasser sur les terres du Tahoeraa Huiraatira.
L’exemple d’Eléanor Parker nous fait craindre qu’ils essaient encore d’attirer un de nos élus. Le Bureau Exécutif pense que le Tahoeraa doit être très ferme sur ce point et refuser catégoriquement de prêter un de nos élus pour compléter le groupe du centre.
Cela signifie que, si un élu quitte notre groupe à l’Assemblée, il sera, conformément à nos statuts, déclaré démissionnaire du Tahoeraa Huiraatira.
Comme vous le voyez, la décision du Conseil d’Etat concernant Jean-Alain Frebault a de nombreuses répercussions.
Mais ce n’est pas le seul obstacle que devra affronter la majorité cette semaine. Jeudi nous devons renouveler le bureau de l’Assemblée et, avant tout, élire son Président.
Vous avez pu entendre et lire dans les media que la plate-forme autonomiste s’était engagée à réserver la présidence de l’assemblée à un Représentant du groupe du centre, plus précisément à M. Hiro Tefaarere, au motif que le Tahoeraa occupe la Présidence de la Polynésie française. Sachez qu’il n’y a pas un seul mot de vrai dans toutes ces affirmations. Tout cela est faux.
Le projet de la plate-forme autonomiste prévoyait la reconduction de Philip Schyle.
Mais ce document n’a pas été signé par Gaston Tong Sang ni par Philip Schylle qui n’a jamais accepté de faire partie de la majorité. Cet accord est donc nul et sans valeur. Contrairement aux déclarations de M. Bouissou publiées par la presse ce matin, l’engagement que nous avions pris de reconduire le président du Fetia Api n’est pas valable pour un candidat du groupe Polynésiens ensemble.
M. Tefaarere m’affirme qu’il a reçu une promesse verbale du Président Tong Sang. Je n’ai jamais entendu Gaston Tong Sang confirmer ou infirmer cette version, mais ce qui est certain c’est qu’il n’a jamais consulté le Tahoeraa à ce sujet et que le Tahoeraa n’a jamais pris d’engagement à l’égard de M. Tefaarere ni d’aucun autre représentant du groupe « Polynésiens ensemble ».
Quant à l’argument selon lequel il serait naturel que le Tahoeraa renonce à la Présidence de l’Assemblée sous prétexte qu’il a déjà la présidence de la Polynésie française, nous ne pouvons pas l’accepter.
Gaston Tong Sang est membre du Tahoeraa Huiraatira, parmi les premiers, les plus loyaux et les plus fidèles, mais il n’était pas le candidat du Tahoeraa. Il n’a été désigné par aucune instance du Mouvement. Gaston Tong Sang est le candidat des îliens et il a été imposé par les îliens, contre la direction du Tahoeraa.
Monsieur le Président, cher Gaston, excuse moi si ces propos te semblent dur, mais je suis ici ce soir pour dire la vérité. Trop de mensonges et d’hypocrisie circulent en ce moment dans les media et même parmi nous.
Il faut que nous ayons le courage, au moins entre nous, de regarder la réalité en face.
Compte tenu de cette réalité, le Bureau Exécutif estime que le Tahoeraa Huiraatira, composante la plus importante de la majorité, doit présenter son propre candidat à la Présidence de l’Assemblée. Le Bureau Exécutif vous propose de désigner Edouard Fritch comme candidat du Tahoeraa. Vous devrez également vous prononcer sur ces deux points.
Mais je voudrais auparavant vous expliquer exactement les conditions du scrutin et ses conséquences possibles en fonction des décisions que nous allons prendre.
Si chaque groupe présente un candidat, nous devrions avoir au premier tour les résultats suivants :
- Antony Geros : 26 voix
- Eoudard Fritch, si vous le désignez : 22 voix
- Hiro Tefaarere : 7 voix
Le Fetia devrait s’abstenir. Mais s’il se ralliait à un des candidats ou présentait son propre candidat, cela ne changerait pas le rapport de force.
Au deuxième tour, tous les candidats ont le droit de se maintenir. S’ils le font, nous devrions avoir les mêmes résultats.
Mais, au troisième tour, seuls les deux candidats arrivés en tête, c’est à dire Antony Geros et Edouard Fritch auront le droit de se maintenir. Les 7 Représentants du centre devront alors assumer leurs responsabilités.
S’ils considèrent que nous faisons partie de la même majorité, comme ils ne cessent de le rappeler, ils se rallieront à notre candidat. Dans ce cas nous respecterons naturellement les règles de la représentation proportionnelle pour la répartition des fonctions au sein du Bureau et les présidences de commission.
La majorité autonomiste aura franchi sans dommage un obstacle redoutable.
Elle sera même renforcée pour soutenir le gouvernement avec un président de l’Assemblée qui appartiendra au parti le plus important de la majorité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
La stabilité politique sera possible.
Mais si les Représentants du centre ne votent pas pour le candidat du Tahoeraa au troisième tour, ils assureront la victoire du Tavini. Ce serait une véritable trahison de la plate-forme et la fin de la majorité.
Comprenez moi bien : je ne dis pas que nous serons prêts à voter une motion de censure avec le Tavini. Il n’en est pas question. Aucun d’entre nous, aucun membre du Tahoeraa Huiraatira ne fera jamais rien qui puisse ramener Oscar Temaru au pouvoir.
Mais, si le groupe du centre choisit délibérément de faire élire Tony Geros ou un autre Tavini à la Présidence de l’Assemblée, nous dirons clairement que le Tahoeraa Huiraatira sort de la majorité, reprend sa liberté et ne votera à l’Assemblée que les textes qu’il approuve entièrement.
Quant aux ministres issus du Tahoeraa, ils seront libres de rester au gouvernement ou de le quitter. Ils n’ont pas été désignés par le Tahoeraa, ils ont été choisis individuellement par le président Gaston Tong Sang. La décision de rester ou de partir leur appartient, et à eux seuls.
Comme vous le voyez, le Bureau Exécutif vous propose une position de fermeté. Le Tahoeraa Huiraatira a beaucoup donné, beaucoup cédé et concédé pour obtenir le renversement d’Oscar Temaru et son remplacement par un des nôtres, Gaston Tong Sang.
Les îliens ont tiré le maximum de bénéfices de leur aptitude à passer sans scrupule d’un camp à l’autre. Aujourd’hui ils veulent encore plus, ils veulent nous infliger un nouveau camouflet en nous obligeant à élire l’un d’entre eux à la présidence de l’Assemblée. Si nous cédons encore ils continueront, avec des moyens encore plus puissants, à persécuter le Tahoeraa, à le diviser, à le réduire.
Ce matin même, dans une réunion de la majorité, en présence de Gaston Tong Sang, d’Edouard Fritch, de Bruno Sandras, de Teva Rohfritsch, d’Armelle Merceron et de bien d’autres, le représentant des îlens, Teina Maraeura a déclaré en Tahitien : « je vous dis franchement aujourd’hui, pour nous, l’ennemi politique c’est le Tahoeraa Huiraatira ». Vous m’avez bien entendu : l’ennemi de nos prétendus alliés, ce n’est pas le Tavini, c’est le Tahoeraa.
Et il n’y a aucun doute sur leur objectif final, c’est le même que celui qu’Oscar Temaru avait dévoilé à l’Assemblée.
L’objectif c’est de nous faire disparaître, l’objectif c’est la mort du Tahoeraa Huiraatira. Souvenez vous des propos d’Antony Geros « no more Tahoeraa Huiraatira, no more Gaston Flosse ».
C’est aussi le mot d’ordre des îliens. Etes-vous prêts à vous laisser faire ? Etes-vous prêts à sacrifier notre Tahoeraa Huiraatira ?
La décision vous appartient et je respecterai votre décision. Mais je veux vous donner d’abord mon opinion. En tant que Président du parti ma responsabilité est avant tout de préserver les intérêts du Tahoeraa Huiraatira. Je suis convaincu que notre Mouvement est aujourd’hui menacé de disparaître.
Si le Tahoeraa Huiraatira venait à disparaître, qui sera capable de s’opposer à la marche vers l’indépendance d’Oscar Temaru ? Je vous le dis tout de suite, personne n’en serait capable.
Le Tahoeraa Huiraatira est le seul rempart contre l’indépendance.
C’est pourquoi je vous dis avec fermeté qu’il est temps de réagir et de fixer une limite à nos reculades. Il est temps de dire à nos partenaires : « Stop ! Nous ne jouons plus à ce jeu de dupes. Nous voulons désormais être respectés et traités en fonction de notre poids réel au sein de la majorité ».
C’est pourquoi je vous demande d’approuver les propositions du Bureau Exécutif et de décider que :
1- Le Tahoeraa demande au gouvernement le remplacement immédiat de Jean-Alain Frebault à la présidence de l’OPT.
2- Le Tahoeraa demande au Président Tong Sang de démettre immédiatement Louis Frébault de ses fonctions ministérielles et de confier le ministère de l’Equipement à un membre du Tahoeraa, désigné en accord avec le Tahoeraa.
3- Le Tahoeraa demande à tous les Représentants du Tahoeraa et à tous ceux de la majorité d’assurer l’élection du candidat Tahoeraa à la présidence de l’Assemblée.
Pour la désignation de notre candidat, le Bureau Exécutif vous propose Edouard Fritch. Je soutiens personnellement sa candidature avec une totale conviction. Edouard Fritch possède toutes les qualités et les compétences dont nous avons besoin en ce moment à la tête de l’Assemblée.
Il a l’expérience des responsabilités au plus haut niveau, il a été vice-président, ministre, député et maire. Tous ceux qui le connaissent l’apprécient et le respectent pour son intelligence, son honnêteté, son courage et sa loyauté inébranlable.
De plus Edouard Fritch, à la tête de l’Assemblée, sera le plus efficace soutien de Gaston Tong Sang. Il l’aidera pour conduire la politique qu’attendent les Polynésiens.
Si cependant un ou plusieurs autres Représentants du Tahoeraa souhaitent être candidats à la présidence de l’Assemblée qu’ils se présentent. Il va de soi que nous voterons à bulletins secrets pour choisir notre candidat.
Voilà, mes chers compagnons, comment se présente la situation. Je vous ai parlé sans détour et sans précautions diplomatiques.
Nous avons des choix à faire. Aucun d’eux n’est sans risque. Je vous ai recommandé la fermeté et je ne vous ai pas dissimulé ses conséquences. Il vous appartient maintenant de décider.
J’ai confiance en vous et en votre attachement au Tahoeraa Huiraatira.
Nous avons encore de nombreux combats à mener ensemble. J’ai besoin de vous. J’ai besoin de votre aide.
Vous prendrez les bonnes décisions, j’en suis certain. Merci.
"Depuis le début, nous soutenons loyalement ce gouvernement" ...
Rédigé par : Vetea A | 13 avril 2007 à 05:09