A la suite de l'élection des députés Bruno Sandras et Michel Buillard le Sénateur Gaston Flosse a tenu une conférence de presse lundi 18 juin, au siège du parti, conférence de presse qui avait pour objectif de commenter et d'analyser les résultats du scrutin de samedi dernier.Le sénateur Gaston Flosse a présenté Irène Leroux,qui prendra la place de Bruno Sandras à l'Assemblée de Polynésie française.
Retrouver l’intégralité de l’intervention du Sénateur Gaston Flosse
Analyse des résultats des élections législatives
Permettez-moi d’abord de remercier tous les électeurs qui se sont mobilisés pour élire Michel Buillard et Bruno Sandras. J’exprime mon affectueuse et profonde gratitude à l’égard de tous les militants fidèles du Tahoeraa Huiraatira qui s’étaient déjà portés sur nos candidats au premier tour et avaient ainsi apporté la preuve incontestable que notre Mouvement reste la première force politique de la Polynésie française. Je remercie également tous les autonomistes qui, au second tour, ont su dominer leurs divergences pour assurer l’essentiel : la victoire des deux candidats autonomistes investis par l’UMP.
Je félicite chaleureusement Michel et Bruno. Ils n’ont pas épargné leur peine. S’ils sont aussi brillamment élus aujourd’hui c’est parce qu’ils ont su convaincre les Polynésiens qu’ils étaient capables de les représenter dignement à l’Assemblée Nationale et d’y défendre efficacement les intérêts de notre Pays. Je leur souhaite un plein succès dans l’exercice de leur mandat.
Comme vous tous, j’ai étudié attentivement les résultats et je souhaite vous faire part des réflexions qu’ils m’inspirent.
Les élections législatives en Polynésie française avaient un enjeu national mais aussi une dimension locale qui n’a échappé à personne.
L’enjeu national : victoire de l’UMP
Le premier objectif était naturellement de contribuer à donner au Président de la République la solide majorité dont il a besoin pour mettre en œuvre le programme pour lequel nous l’avons élu. Cet objectif est atteint et je m’en réjouis.
Certes, l’UMP, malgré les résultats, moins bons que prévus, du second tour, n’était pas vraiment en danger et aurait obtenu la majorité absolue sans nos deux députés. Mais quel dommage pour la Polynésie française si nous avions été exclus de cette majorité et du formidable élan que Nicolas Sarkozy est entrain de donner à la France ! Quel dommage si nos représentants à l’Assemblée Nationale avaient passé leur temps à combattre les projets du gouvernement au lieu d’y participer afin de défendre au mieux les intérêts des Polynésiens et de tous les Français.
En plaçant en tête dès le premier tour et en élisant au second tour les deux candidats UMP, les électeurs de Polynésie française ont montré qu’ils étaient des citoyens français cohérents et conscients des enjeux nationaux.
L’enjeu polynésien : victoire de l’autonomie et du Tahoeraa Huiraatira.
Dans le climat d’instabilité politique qui accable notre pays depuis le 23 mai 2004, il est inévitable que chaque scrutin soit l’occasion de mesurer l’évolution des rapports de force entre les différents partis et d’en tirer des conclusions sur les résultats des prochaines élections.
Chacun souhaitait une clarification et se disait certain qu’elle lui donnerait raison. Quelles étaient les forces en présence ? Il y avait 22 candidats, mais je crois que le débat opposait en réalité trois camps :
D’un côté le Tavini, avec ses alliés de l’UPLD, qui considérait que son résultat aux îles du vent en février 2005 donnait à Oscar Temaru une légitimité perpétuelle dans l’ensemble du pays. Très logiquement, Oscar Temaru disait publiquement qu’il était assuré d’être élu dès le premier tour dans la première circonscription, ainsi que Pierre Frébault dans la seconde circonscription.
En face, le Tahoeraa Huiraatira savait qu’il avait été affaibli par la trahison de plusieurs élus et la position pour le moins ambigüe du président Gaston Tong Sang. Nous savions qu’une majorité absolue au premier tour était hors de portée. Mais nous savions aussi que nous avions 10 000 voix d’avance en 2004 et que nous restions la première force politique de Polynésie française. Nous savions que le Tahoeraa Huiraatira restait solide sur le terrain et que nous avions perdu beaucoup d’élus mais pas beaucoup d’électeurs. J’étais personnellement tout à fait convaincu que nos deux candidats arriveraient en tête au premier tour et seraient élus au second.
Entre les deux, il y avait ce qu’on peut appeler le centre ou la troisième voie. Ce n’est pas une formation politique, plutôt un courant d’opinion. Quelles sont les caractéristiques de cette curieuse entité politique ? La première c’est sa dispersion entre de nombreuses tendances. On y trouve aussi bien des partis politiques comme le Fetia Api et le Aia Api que des personnalités qui ont pris leurs distances avec leur parti comme Gaston Tong Sang ou qui se veulent au dessus de tous les partis comme Béatrice Vernaudon. C’est une armée où il y a plus de généraux que de soldats, ce qui ne facilite pas la coordination ni l’efficacité dans les combats. Sur le fond, ces partis et ces personnalités ont un point commun : ils se disent, plus ou moins clairement, autonomistes, mais en insistant surtout sur le fait que le débat Autonomie / Indépendance est dépassé, périmé, inutile. Ce centre flou a un autre point commun, qui constitue d’ailleurs sa seule force : le soutien inconditionnel des media.
Depuis 2005 nous n’avions pas eu d’élections. Le champ était libre pour les journalistes qui pouvaient dire ce qu’ils voulaient et intoxiquer l’opinion sans être démentis par les urnes. Ils ne s’en sont pas privés, surtout dans le journal « Les Nouvelles ». Depuis deux ans, à coup de sondages truqués et d’analyses biaisées, la rédaction de ce quotidien essaie de convaincre les Polynésiens que le débat Autonomie/Indépendance est périmé, que Gaston Flosse et Oscar Temaru sont fossilisés, que les Polynésiens veulent être gouvernés par Mme Vernaudon, Mme Bouteau, Gaston Tong Sang et Jean-Marius Raapoto. Le sommet de cette entreprise de désinformation fut atteint avant le premier tour des législatives lorsque Mme Pontarollo a publié les résultats d’un prétendu sondage faisant apparaître l’écrasante victoire de sa troisième voie, la défaite de l’UPD et l’écrasement complet du Tahoeraa dont les deux candidats étaient éliminés dès le premier tour.
Le premier tour des élections législatives a permis aux citoyens de Polynésie française de montrer qu’ils n’étaient pas aussi faciles à duper que l’espérait Mme Pontarollo. Les deux partis qu’elle condamnait à une sévère défaite, le Tahoeraa et l’UPLD, ont rassemblé plus de 75,1% des suffrages, la totalité des candidats de la troisième voie n’a pu réunir que 24,9% des suffrages. Non, décidément, le débat Autonomie/Indépendance n’est pas mort, il continue à structurer la vie politique de notre Pays. C’est normal, c’est inévitable et ce sera inévitable tant que le Tavini demandera l’indépendance et tant qu’il sera assez fort pour qu’Oscar Temaru puisse arriver au pouvoir comme en 2004 et en 2005. Comment peut-on parler de mode de gouvernance, de projets économiques et sociaux sans se prononcer clairement, au préalable, sur la survie ou la disparition de la Polynésie française ?
J’observe d’ailleurs que parmi les responsables politiques du centre, certains, comme Jean-Christophe Bouissou, Robert Tanseau ou Antonio Perez, ont toujours clairement affirmé leur engagement autonomiste et n’ont jamais contribué, par leur vote ou leur abstention, à faire le jeu d’Oscar Temaru. Ils ont soutenu ouvertement et sans réserve nos deux candidats au second tour. Je les en remercie chaleureusement.
Nos candidats ont également bénéficié du soutien des maires et des élus appartenant qui avaient appelé à voter pour Béatrice Vernaudon au premier tour. Nous les remercions également. Les seules exceptions sont Mme Vernaudon elle-même, qui a préconisé l’abstention ou le vote blanc, et son suppléant, Benoît Kautai, maire de Nuku Hiva, qui a fait voter pour l’UPLD.
Le nouveau rapport de force au lendemain du second tour
La situation politique est désormais très différente de celle qu’avait établie le scrutin de février 2005. L’UPLD avait alors obtenu 6000 voix d’avance sur le Tahoeraa aux îles du vent. Depuis ce jour là, avec un total mépris pour le vote des archipels en 2004, Oscar Temaru prétendait être le seul président légitime de la Polynésie française. Aujourd’hui, c’est fini. Aux îles du vent, l’UPLD accuse un retard de 7 545 voix sur les candidats autonomistes et, dans l’ensemble de la Polynésie française, ce retard est de 10 923 voix.
Oscar Temaru n’a aucune légitimité pour réclamer la présidence du Pays. La légitimité populaire appartient indiscutablement au camp autonomiste.
Ce résultat est d’autant plus significatif que la participation a nettement progressé pour atteindre près de 65%. C’est une preuve supplémentaire que les Polynésiens se mobilisent davantage lorsque les enjeux sont clairs, comme c’est le cas lorsque le scrutin oppose un candidat autonomiste et un candidat indépendantiste. L’augmentation de la participation au second tour prouve que les Polynésiens savent qu’aucun projet politique n’est possible si on ne tranche pas d’abord le débat entre l’Autonomie et l’Indépendance.
Quelles peuvent être les conséquences de ce scrutin ?
Depuis la fin du premier tour, et plus encore depuis le résultat final samedi, tous les responsables et tous les observateurs de la vie politique s’empressent de spéculer sur des élections anticipées à l’Assemblée de la Polynésie française. Certains, que leurs erreurs permanentes auraient dû inciter à plus de prudence, se permettent même de publier en première page la composition de notre Assemblée après les futures élections. C’est d’autant plus absurde qu’il est impossible de faire des projections sérieuses à partir des résultats du second tour. On ne peut travailler qu’à partir des résultats du premier tour. Et il y a tellement de paramètres qui peuvent changer que la seule conclusion qu’on puisse raisonnablement en tirer c’est que le Tahoeraa Huiraatira arriverait en tête mais qu’aucune formation n’aurait la majorité absolue à elle seule, sauf alliance avant ou après les élections. Tout le reste est fantaisiste.
Il est certain que la question du renouvellement anticipé de l’Assemblée se pose car la majorité est fragile et souvent divisée. Après six mois au pouvoir, le gouvernement ne semble pas capable de faire progresser les dossiers aussi rapidement que nous l’espérions.
Mais je rappelle que la décision de dissoudre l’Assemblée ne peut être prise que par le Président de la République s’il constate un blocage des institutions ou sur la demande motivée du président de la Polynésie française. Cela ne signifie pas que les autres responsables politiques n’ont aucune influence sur la décision. Ils peuvent faire connaître leur position et beaucoup l’ont déjà fait : Oscar Temaru, Nicole Bouteau, Philip Schylle et Béatrice Vernaudon se sont depuis longtemps prononcés pour un retour aux urnes. Plus récemment Jean-Christophe Bouissou a évoqué la possibilité de se rallier à ce point de vue.
Le Tahoeraa Huiraatira a, jusqu’à ce jour, maintenu son soutien au gouvernement de Gaston Tong Sang et rejeté l’hypothèse d’élections anticipées. Mais le débat existe aussi au sein de notre Mouvement où plusieurs responsables ont exprimé, à titre personnel, leur souhait d’obtenir des élections anticipées. Il m’avait paru inopportun d’organiser un débat interne à ce sujet pendant les campagnes électorales qui exigeaient toute notre attention et mobilisaient toutes nos énergies. Aujourd’hui, nous n’avons aucune raison de différer davantage l’examen de cette question. Nous allons en parler tout à l’heure en Bureau Exécutif et ultérieurement devant le Grand Conseil.
Je ne veux pas préjuger de la décision qui sera prise mais je peux déjà vous assurer que, même si nous nous prononçons pour des élections anticipées, cela ne débouchera en aucun cas sur une motion de censure. Jamais nous ne voterons avec Oscar Temaru. Et nous n’occuperons pas les bâtiments publics pour provoquer un blocage des institutions. Si le Tahoeraa Huiraatira décide de demander la dissolution de l’Assemblée, il le fera en écrivant au président Gaston Tong Sang pour lui signifier que nous ne faisons plus partie de sa majorité et qu’il doit en tirer les conséquences. S’il est soucieux de l’avenir du Pays et respectueux du choix de l’écrasante majorité de la population et des élus, je pense qu’il écrira aussitôt à Nicolas Sarkozy pour lui demander de prononcer immédiatement la dissolution de l’Assemblée de la Polynésie française.
iaorana,
Je te cite : "je peux jouer un rôle utile pour remettre en route la machine gouvernementale et l’économie" => J'en suis convaincue parce qu'aujourd'hui, le fenua a besoin d'une personne expérimentée politiquement, d'une grande capacité de travail et de concision, d'un "meneur de troupes" qui a cette culture de résultat dont nous manquons cruellement dans nos administrations, capable de s'entourer des compétences nécessaires à la relance de notre économie. Mais attention aux priorités ...
Pour moi, le Taui était utile parce que j'avais l'impression que tu avais pété un câble et qu'un coup de marteau sur la tête ne pouvait que te réveiller. Je suis expéditive, c'est exact mais il est préférable de l'être plutôt que de te brosser dans le sens du poil, si tu me permets l'expression. Je ne parle pas de magouilles parce que là, c'est pareil partout mais plutôt du décalage entre la jet-set polynésienne (dont ta cour) et la majorité de la population, de plus en plus indigente.
Mon impatience est à la mesure de l'urgence de la situation !
Puisses-tu ne pas faillir à ta parole et mettre tout en oeuvre pour une Polynésie unie, radieuse et heureuse de vivre, travailleuse (comme elle a toujours su l'être), une Polynésie où il fait bon vivre et manger (environnement), une Polynésie où la jeunesse ne sera pas végétative mais active, une Polynésie à l'écoute et respectueuse de sa culture, tournée vers l'avenir ...
La relève ne pourra se faire que dans de telles conditions, me semble-t-il, la jeunesse n'ayant plus aucune confiance dans nos institutions politiques.
Tu n'as pas la prétention d'incarner l'avenir ? Pour moi, nos tupuna, nos metua sont censés nous donner les clés de notre avenir. N'est-ce pas ce que tu as toujours mis en oeuvre depuis tes débuts en politique ? Vouloir la relève ne veut pas dire mettre au placard les anciens qui changent tout simplement de statut, sans pour autant verser dans l'inutilité, bien au contraire ...
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Merci pour ce message. Je n'ai pas d'objection à faire à ton analyse. Participer à la construction de notre avenir est bien mon seul objectif.
Rédigé par : Etetera | 22 juin 2007 à 21:44
Mais qui va réagir Oscar a encore dépasser les limites, qui Oscar vise t’il quand il dit que les voix des étrangés on faussé la donne. Mais qui va réagir !! Personne, a part les communiqué de presse, c’est déjà ça mais on peut pas faire autre chose ?? Nous sommes en France, mon chers Oscar, et ça tu peux rien y faire, la Polynésie n’est pas encore indépendante et jusque là les lois que tu dois respecter sont françaises !! Et pour fermer la parenthèse, mon mère est métro et ma mère tahitienne et tu peux imaginer tout le bien le bien que je pense de toi.
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Je partage votre indignation. En métropole, Jean-Marie Le Pen s’est retrouvé devant les tribunaux pour moins que cela. Mais,ici,les représentants de l’Etat et de la Justice semblent sourds, aveugles et muets lorsqu’il s’agit d’Oscar Temaru. Comprenne qui pourra…
Rédigé par : hina | 22 juin 2007 à 04:07
L’UPLD a déposé une motion de censure. Je ne sais pas si les politiciens s’en rendent compte mais ça commence vraiment être lassant. Combien de motion de censure ou de retournement de vestes va-t-on encore subir ? Alors, j’imagine même pas comment les « journalistes » vont nous traiter ça !!
Comment voulez vous qu’un jeune ai confiance en l’avenir du Pays. Une fois diplômes en poche, lorsqu’on voit se que se passe à Tahiti, franchement on se dit et bien je reste en Métropole, j’acquiers de l’expérience et puis si ça s’arrange pas à Tahiti, pas grave j’irais pour les vacances. Il me semble que le jour ou nous retournerons aux urnes, il serait bien de voir des têtes nouvelles sur la liste et un peu plus de jeunes. Quand je dis jeune cela ne veut pas forcément dire des personnes de 20 ans ou 30 ans mais je pense que l’on m’a compris. C’est la même chose pour les maires des communes, je ne vais pas prendre d’exemple car le but n’et pas d’être mesquin ! Mais franchement, pour certains, ils marchent avec des béquillent d’autres c’est tout juste. Je pense que lorsque l’on atteint un certains nombres d’années de mandat, il faut savoir laisser la place. Prenons exemple sur le gouvernement de Nicolas Sarkozy, son gouvernement est jeune et cela fait une bouffé d’oxygène de voir de nouvelle tête. La politique du Fenua s’essouffle.
Réponse au post :
L’instabilité politique est évidente depuis 2004, personne ne peut le nier. Il est évident aussi qu’elle provoque la lassitude et le rejet de la population. Pour l’âge, n’est-il pas tout simplement souhaitable que les élus soient de la population ? Un rajeunissement global est assurément souhaitable, dans les communes comme au gouvernement. Mais l’expérience n’est pas un atout négligeable, à condition évidemment d’être en parfaite santé.
Rédigé par : ben | 22 juin 2007 à 04:01
Moi je trouve très bien ce rééquilibrage de l'assemblée 340 pour la majorité de 229 pour l'opposition ça laisse la majorité absolue et une opposition représentative qui pourra faire des contre-propositions voir des propositions sincèrement ça n'aurait pas été très bon que le parti socialiste soit à moins de 100 députés mais les petits partis sont pratiquement inexistants un peu injuste j'espère pour les prochaines législatives un peu proportionnel.
Rédigé par : dominique | 22 juin 2007 à 02:56
iaorana Gaston,
concernant l'enjeu national, je pense la même chose à propos du train que nos 2 députés ne devront pas louper et ils devront carburer pour ne pas être largués ! puisses-tu impulser nos élus en ce sens ...
A propos de la vie politique locale, les blogs pro-taho prônent ton retour sur le trône. Il est vrai que, malheureusement, aucun politique ne sort du lot dans tous les camps autonomistes, ce qui aurait dû se produire depuis le Taui. Mais les mauvaises habitudes ont la vie dure dans tous les partis.
Je regrette que tu sois dans la position de rempiler parce que je souhaite que les "jeunes" se bougent et bossent d'arrache-pied, comme tu as su le faire il y a ... perpète !
Ton parti n'a pas su changer ce qui lui avait valu le Taui.
Je pense profondément que la plupart d'entre nous, maohi, sommes autonomistes (et le tiamara'a ne signifie pas que l'indépendance politique pour moi) mais le Taho a paru si déconnecté des réalités du peuple (dans votre bulle dorée, vous ne voyiez plus la détresse de ce peuple en dérive) qu'on a eu peur de te voir régner en roitelet avec ta Cour qui avait tendance à se comporter en seigneurs vis-à-vis des petits, ce qui est intolérable.
De ce point de vue, le Taui était nécessaire !
Maintenant, si tu reviens aux commandes, la chasse aux sorcières reprendra-t-elle de plus belle ? Les sanctions à l'emploi, même dans le privé, les chantages, reprendront-ils ? Les parachutes dorés aux lèche-bottes ? etc ...
Il y a tant à faire de plus important que d'attribuer des augmentations aux élus politiques qui ne sont franchement pas à plaindre, quoique puisse en dire Edouard Fritch. Un exemple bête sur lequel je ne suis pas d'accord avec certains jeunes bien au fait de l'économie, apparemment : le smic. Il est plus faible que celui de la France et pourtant le coût de la vie est bien plus élevé au fenua. Ils m'ont rétorqué que ce smic est le plus élevé dans le Pacifique et que je n'y comprenais rien à l'économie sauf qu'ils ont oublié un détail qui a son importance : le niveau de vie faible dans ces îles là. De plus, je suis d'accord sur le fait qu'une simple augmentation ne sert à rien si aucune autre mesure économique, voire fiscale et/ou sociale, n'est prise. Je n'y comprends peut-être pas grand chose en économie comme ils disent mais je suis une professionnelle du chiffre qui exerce depuis plusieurs années maintenant et j'observe ...
A propos d'une dissolution, ce serait également gâcher certains travaux en cours si les ministres sont changés => exemple avec la PFF qui a trouvé une ministre sérieuse qui veut en découdre de suite et c'est appréciable. De nouvelles élections entraineraient encore du retard que cette fourmi mettra à profit pour faire davantage de dégâts. Ne pourrait-il y avoir continuité dans les travaux, même si changement de gouvernement il y a ?
Ne pourrait-on pas changer certaines habitudes pour que les chantiers "sensibles" continuent sans coupure due à un changement de tête de file ? Dans une entreprise, on ne stoppe pas un chantier en cours parce qu'on en change le responsable!?
Certes, j'extrapole mais je sais que les militants oranges te plébisciteront et la population d'en face, les non-oranges, elle, commence à avoir peur des représailles. Je n'appelle pas cela une démocratie saine. On ne doit pas avoir peur dans une démocratie et pourtant, c'est bien ce sentiment que tu devras dissiper en changeant certains modes opératoires bien ancrés dans le parti orange ...
Tu m'as invitée à te faire part de mon avis et, ayant de qui tenir, je le fais sans détours mais avec tout le respect que l'on doit à autrui. Je souhaite une Polynésie plus forte et soudée et je pense que tout le monde doit participer, à son niveau.
réponse au post:
Je connais et comprends ton impatience de voir la relève arriver. Ton jugement sur les erreurs que j’ai pu commettre et qui, à tes yeux, justifient le Taui, est expéditif. Mais, peu importe, tu as raison de dire que, si nous revenons au pouvoir, nous devons tirer les leçons du passé et nous fixer comme objectif, non pas de revenir à la situation d’avant 2004 mais de relancer la marche du pays vers le progrès, en partant de la situation qui existe aujourd’hui. Je n’envisage pas de chasse aux sorcières. Et je compte bien éviter les erreurs que j'ai pu comettre dans le passé. Je n’ai pas la prétention d’incarner l’avenir. Je sais que, si les Polynésiens m’en donnent la chance, mon premier devoir sera de préparer la relève. Mais je crois que dans la situation d’instabilité et de paralysie où s’enlise notre pays depuis 2004, je peux jouer un rôle utile pour remettre en route la machine gouvernementale et l’économie.
Pour le SMIG, je partage ton point de vue. Le seul problème est que ce sont les employeurs privés qui paient les salariés au SMIG et si le gouvernement n’agit pas en concertation avec eux, une augmentation trop brutale, du SMIG peut provoquer des licenciements ou des refus d’embauche. Quant à la continuité de l’action gouvernementale, elle est évidemment souhaitable et ne devrait pas poser de problèmes. Après tout, six des ministres actuels sont Tahoeraa.
Rédigé par : Etetera | 20 juin 2007 à 10:10
Bonjour Président,
Je ne comprends pas pourquoi vous ne réagissez pas lorsque Oscar TEMARU martelle à la télé et partout où il peut que la motion de censure de décembre était "un coup monté avec l'Etat français". Pourriez-vous demander à Madame le Haut Commissaire de réagir également et rétablir la vérité ? En effet, le fait de ne rien dire laisse penser à une partie de la population (la plus crédule) que c'est vrai et ne fait que l'orienter vers l'idée que la France a une attitude et des intentions malsaines vis à vis des polynésiens.
Egalement, lorsque les représentantes des iles disent à la télé, appuyées par les déclarations de Gaston Tong Sang que le tahoeraa avait accepté leur "prêt" au groupe des iliens, pouvez-vous nous dire ce qui s'est réellement passé ?
Merci et encore félicitations à vous qui avez piloté les deux campagnes électorales et avez permis à la Polynésie de présenter à l'assemblée nationale deux députés capables et dignes de confiance.
Réponse au post:
Vous avez tout à fait raison. J’ai dit à de nombreuses reprises que l’Etat n’avait joué aucun rôle dans le renversement d’Oscar Temaru. J’ai même, souligné la rapidité et la vigueur avec laquelle le haut-commissaire avait fait intervenir les forces de l’ordre à la demande d’Oscar Temaru en octobre 2006 pour faire évacuer les manifestants qui menaçaient, par l’occupation des bâtiments publics, de provoquer la chute de son gouvernement. Je regrette que l’Etat n’ait pas réagi devant les accusations purement fantaisistes d’Oscar Temaru lorsqu’il a été renversé par une motion de censure. Ce n’est malheureusement pas la première fois que le représentant de l’Etat en Polynésie française se montre très tolèrent envers les mensonges ou les dérapages racistes des indépendantistes.
Pour votre seconde question, la réponse est très simple :
le 12 avril avant le second tour de scrutin, le président Tong Sang a dit à Edouard Fritch et Bruno Sandras que le groupe Polynésien Ensemble exigeait, pour élire Edouard, que 3 élus du Tahoeraa changent de groupe, en plus de Ropiteau que nous avions déjà accepté de prêter.
Edouard et Bruno ont dit qu’ils ne pouvaient pas répondre sans avoir consulté l’ensemble du groupe. A ce moment là, Schylle qui présidait la séance, a rappelé tous les représentants pour le second tour de scrutin. Nous avons appris, au moment du dépouillement, par un coup de téléphone de Gaston Tong Sang, que malgré l’absence de réponse du Tahoeraa, il avait demandé à 3 de nos élus de voter pour Hiro Tefarere au second tour et de changer de groupe. Je vous assure que nous avons été aussi ahuris que furieux. A aucun moment, ni avant, ni pendant, ni après la séance, nous n’avons accepté de prêter 3 élus supplémentaires.
Rédigé par : Moeata | 20 juin 2007 à 08:07