La conférence de presse du Tahoeraa Huiraatira du mardi 14 août 2007avait pour thème principal une réponse à Gaston Tong Sang et à son attitude inacceptable vis à vis du parti. Le président Gaston Flosse, a expliqué la position et la démarche suivies par le mouvement politique. Le constat est sans appel : Gaston Tong Sang n'a plus de majorité. Après avoir accepté de rencontrer le président du Pays deux fois consécutives, le Tahoeraa Huiraatira attend maintenant une réponse aux demandes formulées. Le Tahoeraa Huiraatira est conscient de la nécessité pour le pays de retrouver, le plus rapidement possible, un gouvernement soutenu par une majorité stable.
Retrouvez l'intrégralité de l'intervention du Sénateur Gaston Flosse
Intervention de M. Gaston FLOSSE,
Sénateur de la Polynésie française,
Président du Tahoeraa Huiraatira
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L’accident d’avion qui a coûté la vie à vingt personnes jeudi dernier a suscité une profonde émotion chez tous les Polynésiens.
Nous renouvelons à toutes les familles des victimes l’expression de notre plus sincère compassion.
Nous remercions le Ministre Christian Estrosi, Mme le Haut Commissaire et tous les services de l’Etat.
Nous remercions les services de notre pays, notamment le service de la Santé. Nous remercions le Maire de Moorea pour le dévouement et l’efficacité dont les agents de sa commune ont fait preuve. Nous remercions également les maires de toutes les communes de Tahiti qui ont délégué leurs pompiers pour aider aux secours.
Nous tenons enfin à féliciter tous les pêcheurs qui se sont immédiatement et spontanément portés sur les lieux du drame pour tenter de secourir les passagers et qui sont restés jusqu’au bout en première ligne pour participer aux opérations de recherche et de récupération des victimes.
Ce drame a interrompu pendant quelques jours le fil des événements politiques et nous nous sommes tous rassemblés, dans une émotion partagée, autour des malheureuses familles plongées dans la douleur.
Mais les responsables politiques ne peuvent pas indéfiniment remettre au lendemain la résolution des problèmes les plus urgents. J’ai bien compris que le président Gaston Tong Sang souhaitait mettre à profit cet accident pour éviter de prendre les décisions qui s’imposent, mais je trouve cette façon d’utiliser un tel drame pour gagner un peu de temps assez choquante. Gaston Tong Sang n’a pas le monopole de la compassion, rien ne lui permet d’utiliser la douleur des familles. Son devoir n’est pas de nous donner des leçons de morale mais d’assumer ses responsabilités en prenant les décisions qui lui incombent. Chaque fois que le gouvernement essaie de gagner du temps, c’est le pays qui en perd.
Depuis le mois d’avril, la majorité est instable. Le Tahoeraa Huiraatira a fait preuve de beaucoup de patience et de bonne volonté. Mais nous avons bien été obligés de tirer les conséquences de la façon injuste dont nous étions traités. Le 25 juillet le Grand Conseil a décidé que le Tahoeraa Huiraatira devait se retirer de la majorité. Depuis le 25 juillet, il n’y a plus de majorité. Le gouvernement n’est soutenu que par 10 représentants sur 57. Et ces 10 Représentants sont les moins représentatifs de toute l’Assemblée puisqu’ils ont tous, sans exception, été élus sur les listes de deux partis qui sont aujourd’hui dans l’opposition. Emile Vernaudon et Hiro Tefaarere ont été élus sur des listes de l’UPLD et les 8 autres sur des listes du Tahoeraa Huiraatira.
Comment peut-on gouverner en s’appuyant uniquement sur 10 élus qui ont changé de camp depuis leur élection ?
Bien que nous soyons dans l’opposition, nous n’avons pas refusé le dialogue avec le président Tong Sang et ses alliés. Nous sommes très conscients de la nécessité pour le pays de retrouver, le plus rapidement possible, un gouvernement actif soutenu par une majorité stable. C’est pourquoi nous avons accepté les rencontres proposées par le président Tong Sang en vue de former une nouvelle majorité.
Lors des deux réunions que nous avons eues la semaine dernière, j’ai clairement exprimé la position du Tahoeraa Huiraatira : nous sommes dans l’opposition et nous n’accepterons d’entrer dans une nouvelle majorité et dans un nouveau gouvernement que si nous obtenons satisfaction des demandes que nous formulons depuis quatre mois concernant l’attribution des ministères et la présidence de certains conseils d’administration.
Aucune réponse n’a été donnée à nos demandes, à moins que vous ne considériez comme une réponse le « niet » qu’Emile Vernaudon avait inscrit sur son carnet et montré aux caméras, avant même le début de notre seconde réunion.
J’ai informé le Bureau exécutif du déroulement de ces deux réunions.
Nous avons décidé d’adresser dès le lendemain un courrier au président Tong Sang pour lui demander de nous apporter une réponse claire avant la réunion hebdomadaire du Bureau exécutif ce lundi 13 à 16h. Je vous donnerai copie de ce courrier.
Nous avons bien reçu une lettre du président Tong Sang lundi, mais ce n’est pas une réponse aux questions posées, c’est une nouvelle manœuvre pour gagner du temps. Vous en aurez également copie. Gaston Tong Sang prétend que les demandes du Tahoeraa Huiraatira sont, je cite, « acceptables en ce qui le concerne ». Mais alors pourquoi ne les accepte t-il pas ? D’après lui, il faut, je cite, « que nos demandes soient admises par les autres partis autonomistes ».
Si c’est cela la condition, je ne vois pas comment nous pourrions aboutir, le « niet » d’Emile Vernaudon ne laisse pas beaucoup d’espoir.
En tout cas ce n’est pas à nous, qui sommes dans l’opposition, de négocier avec chacun des 10 élus qui le soutiennent. C’est à lui de prendre ses responsabilités et d’arbitrer entre les demandes du Tahoeraa Huiraatira et les exigences du groupe qui le soutient. Qui est le chef dans cette équipe ? Qui manipule qui ? Qui se cache derrière qui ? Nous l’ignorons et ce n’est pas notre problème.
Notre Bureau Exécutif, dans sa réunion d’hier, a simplement constaté que le président Tong Sang ne nous avait donné aucune des réponses que nous attendions. Il a au contraire posé à son tour de nouvelles questions et formulé de nouvelles exigences. Avant de nous répondre il veut que nous nous mettions d’accord sur un collectif budgétaire, sur un programme de grands travaux et surtout sur son maintien jusqu’en 2009. Mais comment pourrions-nous discuter de ces questions alors que nous sommes dans l’opposition ?
Le Bureau Exécutif en a conclu que le président Tong Sang et ceux qui le soutiennent ne souhaitaient pas le retour du Tahoeraa Huiraatira dans la majorité. Nous en prenons acte et nous restons dans l’opposition.
Le Tahoeraa Huiraatira ne comprend pas l’attitude du président Tong Sang. Il semble chercher à gagner du temps. Mais pourquoi ? Il y a urgence au contraire. La semaine prochaine il doit aller à Paris pour rencontrer le Ministre de l’outre-mer. Mais au nom de qui va-t-il parler ?
Au nom des 10 élus qui ont quitté le parti qui les a fait élire ? Comment pourra t-il parler de projets, de contrats avec l’Etat, alors qu’il aura en face de lui une opposition quatre fois plus nombreuse que le seul groupe qui le soutient encore ? Ce sera ridicule et humiliant pour toute la Polynésie.
Mais, à chacun ses responsabilités. Que le président Tong Sang tire de la situation les conclusions qu’il voudra. Le Tahoeraa Huiraatira assumera ses responsabilités à l’égard du pays et de la population en jouant pleinement un rôle d’opposition active et constructive.
Nous irons à Paris où nous rencontrerons le Ministre, à sa demande, dès lundi prochain. Nous avons travaillé sur un projet de loi modifiant le mode de scrutin et sur un autre projet de loi visant à raccourcir les délais d’adoption des lois du pays.
Nous lui soumettrons les résultats de nos travaux. Nous lui exposerons également nos idées concernant le projet de contrat de développement. Nous avons déjà beaucoup travaillé sur ce dossier. Nous avons de nombreuses propositions à formuler. Nous avons une solide expérience des négociations avec l’Etat et nous la mettrons au service du pays
Si un collectif budgétaire est soumis à l’Assemblée, nous nous impliquerons à fond dans son étude et sa discussion. Nous voterons sans hésitation les dispositions qui nous paraîtront conformes à l’intérêt général. Nous rejetterons les autres, mais nous ne nous contenterons pas d’un vote négatif, nous ferons d’autres propositions pour remplacer les mesures que nous aurons rejetées.
Nous agirons de même pour la préparation du budget 2008. En toutes circonstances, nous examinerons soigneusement tout ce qui nous sera proposé. Nous ne voterons pas pour ou contre un gouvernement, nous voterons uniquement en fonction du contenu des projets et des propositions qui seront soumis à l’Assemblée, que ce soit par le gouvernement ou par un autre groupe politique. C’est la définition même d’une opposition constructive. C’est l’engagement que nous avons pris devant le grand Conseil du Tahoeraa Huiraatira et nous le respecterons.
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Bonjour le monsieur Sénateur, pouvez vous m’éclairer sur l’histoire de la fameuse lettre envoyé à GTS. Car si effectivement la lettre a été envoyée le 10 août 2007?
Réponse au commentaire :
Si vous voulez le scénario en détail, le voici :
- à la suite de notre dernière rencontre le mercredi 08 août 2007, j’ai demandé à un de mes collaborateurs de rédiger un projet de lettre au président Tong Sang. Il a rédigé cette lettre le jeudi matin, avant que soit connu l’accident.
- le jeudi 09 août 2007 à 16h00 le Bureau Exécutif qui avait été convoqué avant l’accident a fait des observations qui m’ont conduit à demander une modification de la lettre.
- la seconde version a donc été rédigée et envoyée le 10 août 2007.
Rédigé par : jo | 15 août 2007 à 04:35
Gaston Tong Sang réclame une stabilité politique, alors qu’il accepte les accords qui lui sont proposés par le tahoeraa au lieu de protéger des copains îliens. Il doit se rendre compte qu’il n’est pas normal que se soit trois représentants n’appartenant plus a son parti qui fasse la pluie et le beau temps. Représentant qui au passage ont élus sur une liste tahoeraa, je parle des îliens et de rautahi.
Deuxièmement c’est vous monsieur le sénateur qui avait fait les tournées tous les soirs dans toutes les communes de la Polynésie pour la campagne de SARKO , c’est encore vous monsieur le sénateur qui avait accueilli Christian Estrosi lors de son premier séjour , c’est vous encore une fois qui avait soutenu les candidats de l’UMP. Je rappelle au passage que Tong sang ne l’a pas fait pour Sandras.
Alors c’est simple un peu de reconnaissance vis-à-vis du tahoeraa et de votre travail.
Rédigé par : Urarii | 15 août 2007 à 04:32