Oscar Temaru a été élu, jeudi 13 septembre, président de la Polynésie française. Il a obtenu, au deuxième tour, 27 voix, Edouard Fritch n'obtenant pour sa part que 17 voix à ce même tour de scrutin. Au premier tour, où la majorité absolue était nécessaire Oscar Temaru avait obtenu 26 voix, tandis qu' Edouard Fritch et Gaston Tong Sang recueillaient respectivement 18 et 13 voix. Les membres du groupe « Polynésiens ensemble » de Jean-Christophe Bouissou, y compris le maire de Huahine, Marcellin Lisan, et du Fetia Api, soit treize élus au total, n'ont pas participé au deuxième tour de scrutin quittant même la salle avant le vote. Auparavant, dans leurs discours, les trois candidats avaient présenté leur programme, chacun avec un temps imparti d'une heure, dans un ordre établi par tirage au sort.
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Allocution de M. Edouard FRITCH le 13 septembre 2007
Candidat à l'élection du président de la Polynésie française Edouard Fritch a prononcé une longue allocution où il a présenté son programme ainsi que les raisons qui l'on conduit à se présenter. Il a tendue la main à l'UPLD et appelé les Polynésiens à se rassembler.
Madame la présidente de l'Assemblée de la Polynésie française,
Monsieur le Sénateur,
Mesdames et Messieurs les représentants, chers collègues,
Chers concitoyens des îles du Vent, des îles Sous-le-Vent, des îles Tuamotu et des îles Gambier, des îles Marquises, des îles Australes,
Mesdames, Messieurs,
Je sollicite vos suffrages pour l'exercice des fonctions de président de la Polynésie française.
Conformément aux dispositions du quatrième alinéa de l'article 69 de notre loi statutaire, il me revient de vous exposer à présent mon programme.
Mais un programme ne vit que si le candidat qui le porte a la capacité réelle de le mettre en oeuvre. A cet égard, je veux vous convaincre des mérites et de la légitimité de ma candidature.
Je compte aussi prendre devant vous et devant tous les Polynésiens, des engagements clairs sur les conditions selon lesquelles j'envisage de gouverner le Pays si vous me faîtes confiance.
Je souhaite également vous dire les axes de mon action prioritaire et les objectifs concrets que je me propose d'atteindre dans le court laps de temps qui nous est offert, avant que notre mandat de représentant ne soit abrégé à la faveur d'un changement du mode de scrutin et que la parole ne soit redonnée à chaque Polynésienne et à chaque Polynésien.
En somme, mes chers collègues, je veux vous convaincre toutes et tous, où que vous soyez situés sur les bancs de cet hémicycle, que je suis le meilleur pour cette haute responsabilité, parce que j'ai une vision claire et positive de ce qu'il y a à faire d'urgent pour redresser la situation et remettre la Polynésie sur les bons rails de son développement économique et social.
Je ne suis animé, soyez-en assurés, d'aucun sentiment polémique.
Je n'ai aujourd'hui que le souci de voir en vous des Représentants conscients de leur immense responsabilité d'avoir à faire le bon choix pour l'homme qui aura la lourde charge de diriger le gouvernement de notre Pays, d'apaiser les tensions et de fédérer toutes les énergies possibles autour de lui.
J'ai du respect pour mes deux challengers. Tous les deux cumulent une longue carrière politique. Et même si je ne partage pas toutes leurs idées ou leur posture, je leur souhaite bonne chance dans le cadre de cette élection.
Ce qui me semble évident, au stade actuel, c'est que nous aurons des élections générales à la fin de cette année. Le Secrétaire d'Etat à l'Outre mer ne cesse de le répéter.
Ces élections générales vont nous permettre de dessiner les prochains grands choix de société. Elles permettront également de révéler les hommes et les femmes politiques qui se verront confier la lourde tâche de prendre entre leurs mains le destin de la Polynésie et des Polynésiens pour une nouvelle mandature.
Dans l'intervalle, il nous faut choisir un nouveau président de la Polynésie française. Le Conseil d'Etat vient de lever les doutes sur l'interprétation à avoir des dispositions de l'article 69 du statut : au second tour de scrutin, l'élection est acquise à la majorité relative.Ceci ne change rien, me semble-t-il, au profil de celui qui doit être élu dans l'intérêt même du Pays. Aujourd'hui, plus que jamais, il me semble qu'il s'agisse avant tout, pour nous, de choisir un homme de rassemblement ; un homme qui sache rassurer ; un homme animé par l'esprit de décision et possédant des convictions fortes.
Un homme qui peut justifier son expérience, sa légitimité et ses qualités personnelles par sa carrière.
Un homme qui soit finalement le plus apte à gérer les affaires du Pays pendant une phase intérimaire de quelques mois.
Nous serons en effet dans une période intérimaire et transitoire. Le temps qui nous est accordé sera court.
Nous devons consacrer ce temps précieux pour sauvegarder l'essentiel. L'essentiel, c'est notre unité et notre développement.
Je fais appel à toutes les bonnes volontés présentes dans cet hémicycle pour soutenir ma candidature et partager avec moi les responsabilités auxquelles j'aspire dans l'intérêt même de la Polynésie, des Polynésiennes et des Polynésiens.
Ce soutien, je le souhaite large et puissant.
Je souhaite dégager une majorité forte, en rupture totale avec toutes les majorités étriquées connues depuis 2004, et qui sont directement à l'origine du marasme politique que nous subissons.
Ce soutien, je souhaite aussi qu'il soit conforme au paysage politique de notre Pays et non pas seulement à celui existant dans notre hémicycle qui, depuis 2004, au fil des mésalliances et des scissions, n'est plus conforme à ce qu'il devrait normalement être.
Le choix de l'autonomie
Je veux dire par là que les derniers résultats électoraux probants à l'échelle du Pays tout entier, ont montré la première place des autonomistes, et en particulier du Tahoeraa Huiraatira.
La victoire incontestable lors des élections législatives des deux candidats autonomistes présentés par le Tahoeraa Huiraatira et l'échec des autres candidats, devrait vous conduire naturellement à voter en faveur d'un candidat autonomiste, celui qui demeurera au deuxième tour de la présente élection.
Faire un choix différent me semblerait nier le fait évident que la Polynésie française est d'abord en faveur des autonomistes et de l'Autonomie au sein de la République française.
Faire un choix différent, c'est oublier que les Polynésiennes et les Polynésiens sont fondamentalement et majoritairement désireux d'avoir un président du gouvernement qui se réclame clairement des principes de l'autonomie et non de ceux de l'indépendance.
Si tous les autonomistes ne votent pas au second tour de scrutin en faveur du seul candidat autonomiste qui demeurera mathématiquement en lice, c'est faire le choix et courir le risque de mener le Pays à une crise encore plus profonde.
Ce scénario catastrophe doit être rejeté par tous ceux qui désirent que le Pays ne s'enfonce pas plus encore dans la crise.
Pour cela, je fais d'abord appel aux membres de ma famille politique naturelle, celle composée par tous les autonomistes ici présents. Lundi dernier, j'ai bien compté 30 autonomistes présents à l'ouverture de cette session. Nous sommes donc bien en situation d'élire, au second tour, un candidat s'appuyant sur une majorité absolue de représentants.
Ce résultat viendrait couronner de succès le souhait, inabouti, que le Tahoeraa Huiraatira n'a eu de cesse de manifester, pour reformer une majorité autonomiste, stable et sereine.
L'expérience a montré que des majorités centrées soit sur les seuls autonomistes, soit sur des ralliements d'autonomistes à l'U.P.L.D entretenaient l'instabilité.
La main tendue à l'UPLD
Aujourd'hui, c'est vrai, sur le tapis vert, M. Oscar Temaru semble être en mesure de gagner cette élection. Mais à quel prix ? Celui d'une majorité relative qui ne lui permettra pas de gouverner ? Ou celui d'une majorité absolue, obtenue à grand renfort de compromissions avec des élus qui ont affirmé, par presse interposée, " être sur le marché ", et qui nous replacerons dans la situation de 2004 ?
Il nous faut sortir de cette spirale infernale et nous rassembler plus largement encore. Il nous faut sortir de ces clivages et de ces compromissions et chantages incessants pour trouver la stabilité.
Aussi, je fais donc appel aux membres de l'UPLD pour travailler, tous ensemble, en faveur du redressement du Pays.
Malgré les bouleversements politiques que nous avons connus, je crois intimement à la réconciliation et à la paix politique sur des objectifs communs de développement. Profitons de cette courte période qui nous est offerte avant de prochaines élections, pour préparer les cinq prochaines années, pour préparer l'avenir.
Dans cet esprit de réconciliation et de large ouverture, initiées par le dialogue entre le Tahoeraa et le Tavini, nous pourrons apprendre à travailler et à gouverner ensemble, et dans le rassemblement le plus large des forces politiques représentées dans notre pays. Nous devons être à l'écoute de l'enrichissement de l'apport de chacun.
Je souhaite un gouvernement qui se veut le plus représentatif des grandes tendances qui m'auront soutenu et qui veulent une transition constructive. Ce ne sera pas pour autant un gouvernement pléthorique.
Ce gouvernement sera évidemment composé d'hommes et de femmes compétents, intègres et qui sont disponibles pour s'atteler entièrement à la tâche de remise en ordre et de redressement qu'appelle la situation du Pays.
Pour ne pas faire un usage dévoyé des moyens publics durant la campagne électorale à venir, comme je l'ai entendu de la bouche de l'un des candidats, la meilleure garantie reste la participation de toutes les composantes politiques de notre assemblée au gouvernement, afin que chacun ait un droit de regard.
La volonté de donner de soi
Mais avant d'aller plus loin, en cet instant, j'ai une pensée émue et pleine de reconnaissance envers toutes celles et tous ceux qui, tout au long de mon existence passée, m'ont structuré, m'ont éduqué à toutes les choses de la vie, m'ont transmis leur savoir et leur expérience. Tous ceux, en fait, qui m'ont permis de me présenter aujourd'hui devant vous et devant tous les Polynésiens la tête haute, le cœur plein d'amour, l'esprit serein et la volonté de donner de soi.
Bien évidemment, les premiers auxquels je pense sont mes parents, trop tôt disparus pour voir leur enfant arrivé là où il en est rendu. J'espère qu'ils sont fiers de moi, comme je suis fier d'être leur fils.
Plus largement, j'associe à cet hommage tous mes proches et toute ma famille. Je sais qu'ils ont souffert de mes absences et du choix de vie qui est le mien jusqu'à la fin de ma carrière politique. Malgré les nombreuses attaques, médisances, ingratitudes, trahisons et vicissitudes de la politique qui ont laissé des traces dans leur chair, leur soutien a toujours agi comme un ange protecteur.
Mais je ne souhaite pas oublier dans ces remerciements, tous ceux qui m'ont accompagné dans ma carrière politique, dans mes multiples fonctions ministérielles passées, tout comme dans celles de maire de la belle commune de Pirae.
Au premier rang de ces personnalités, il y a monsieur Gaston Flosse. Je veux souligner sa présence constante et exigeante, une présence toujours généreuse dans ses conseils, dans son appui et dans ma formation. Je lui dois beaucoup, si ce n'est même tout. Qu'il en soit ici à nouveau remercié très chaleureusement.
Fidélité aux valeurs du Tahoeraa
Mais il en est d'autres, très nombreux, qui m'ont offert la chance de pouvoir aujourd'hui solliciter vos suffrages et votre confiance.
Tout d'abord, les militants et les responsables du Tahoeraa Huiraatira. Ce parti auquel je demeure jusqu'à ce jour strictement fidèle. Jamais je ne l'ai trahi. Jamais je n'ai œuvré contre ses intérêts.
Ce parti, je m'y suis dévoué corps et âme depuis vingt-cinq ans, gravissant à force de travail et de conviction tous ses échelons, du militant de base à la présidence déléguée.
Ce parti pour lequel j'ai arpenté inlassablement tous nos archipels, toutes nos îles pour aller à la rencontre de leurs communautés et les convaincre de la pertinence de nos propositions.
Ce parti qui m'a plusieurs fois demandé de m'effacer devant d'autres candidats ou de travailler d'abord et avant tout pour d'autres que moi-même, dans une logique d'intérêt supérieur et de celui de la Polynésie française.
Tout ceci représente une longue vie de fidélité à des valeurs, notamment l'Autonomie. C'est aussi une longue vie de travail pour mon Pays, la Polynésie française.
Une longue vie à construire patiemment, avec d'autres, un parti de référence, un parti moderne et structuré, un parti fort, qui a su réunir à lui seul, sur les candidats qu'il présentait, plus de 57 000 voix aux dernières élections législatives ; un parti enfin largement représentatif de toutes les grandes origines ethniques, maohi, chinoises, métropolitaines ou étrangères, de toutes les classes sociales, de toutes les sensibilités polynésiennes.
Ce travail, je l'ai accompli également avec le concours de multiples collaborateurs. Ceux qui m'ont entouré tout au long de ma carrière politique, tout au long des multiples fonctions ministérielles que j'ai occupées.
Gaston TONG SANG a été de ceux là, pendant deux ans au ministère de l'équipement, et j'ai pris comme un devoir de l'aider ensuite à conquérir la commune de Bora-Bora.
D'autres lui ont succédé par la suite. Je veux tous les remercier de m'avoir apporté leur concours, car ils ont contribué à me permettre d'être là, devant vous aujourd'hui.
Enfin, je veux dire à tous mes compatriotes polynésiens, de quelque parti qu'ils se revendiquent, qu'eux aussi m'ont aidé à être celui que je suis.
Je veux leur dire que je m'engage à continuer, quelle que soit l'issue de ce scrutin. Je continuerai à œuvrer, à défendre leurs intérêts, à travailler de toutes mes forces à leur apporter des solutions vraies et durables face aux nombreuses difficultés de leur existence quotidienne.
Je les invite, malgré les événements que nous vivons depuis 2004, à ne pas désespérer de la politique ni des politiques. S'ils savent se montrer exigeants à l'égard de ces derniers, alors ils sauront discerner ceux et celles qui ont toujours témoigné d'une rectitude de pensée, d'une fidélité de conviction, d'un engagement constant en leur faveur et en celui du Pays tout entier.
A l'écoute des autres
Tel que vous me voyez aujourd'hui, je n'ai pas honte de me présenter à vous comme un candidat mature.
Je suis prêt à tous égards, dans la pleine force de l'âge et en pleine possession de mes moyens physiques et intellectuels, à assumer ces plus hautes fonctions, passionnantes et extrêmement prenantes.
Je suis le produit d'une longue maturation. Elle est faite à la base d'une personnalité propre, d'une formation universitaire supérieure, d'une synthèse personnelle des épreuves de la vie, d'un apport des autres, d'un amour et d'une ambition pour mon Pays et pour tous ceux qui y demeurent.
Je suis d'une génération nouvelle. Elle est nettement plus jeune que celle de Monsieur TEMARU. Je suis aussi plus jeune, de quelques années, que Monsieur TONG SANG. Je suis, de ce fait, en droit de revendiquer la relève de génération.
Je suis de notre temps, je suis de notre culture et je suis moi-même.
Cette personnalité propre m'amène évidemment à vous dire que je gouvernerai ce Pays différemment de mes prédécesseurs, mais en m'inspirant du meilleur d'eux.
Je le dirigerai en m'entourant des meilleurs collaborateurs possibles. Je donnerai à tous mes ministres la plus large autonomie et la plus grande responsabilisation sur les résultats à atteindre. Je chercherai l'efficacité.
Je dirigerai en étant attaché à l'esprit participatif et au dialogue avec tous, à la collégialité et à l'inter-ministérialité, à la transparence, au respect de l'Etat de droit.
Je serai à l'écoute des avis du CESC, des membres de notre assemblée, des maires, de notre administration et de tous les acteurs de la société civile.
Je dirigerai aussi en ayant en permanence à l'esprit la nécessité de bien gérer les deniers publics.
Je veux encourager le dynamisme, la rigueur et la discipline.
Je veux soutenir toutes les réformes pertinentes.
Je veux redonner au service public toute la place et toute la noblesse qui lui est due.
Je chercherai toujours à apporter des solutions concrètes et adaptées aux difficultés de mes concitoyens.
Je veux écouter et valoriser nos institutions.
Je veux entretenir les meilleures relations qui soient avec nos partenaires, au premier rang desquels figurent évidemment l'Etat et l'institution communale.
Un homme d'expérience
A la différence d'un autre candidat, je peux me revendiquer d'une fidélité indéfectible à mon parti.
Mieux même ! Je m'estime très légitime dans cette élection car j'y suis porté par une vague importante, près de 95 %, de responsables de ce parti pour revendiquer le droit d'être choisi pour exercer cette lourde responsabilité.
Tout au long de ma carrière politique, j'ai eu la chance d'accroître sans cesse la sphère de mes domaines ministériels d'intervention.
Ainsi, notamment, après avoir créer l'agence territoriale de reconstruction en 1983, je me suis investi dans le secteur de l'équipement, de l'urbanisme et de l'aménagement, dans celui des affaires foncières, dans ceux de la pêche et de la perliculture, des postes et télécommunications, de l'emploi et de la formation professionnelle, du développement et de l'administration des archipels.
Tout ceci, plus sans doute qu'aucun autre des candidats en lice, m'a rompu à la connaissance des dossiers techniques dans un nombre considérable de domaines.
C'est évidemment, me semble-t-il, un avantage au moment de prendre des décisions dans ces secteurs.
Mes attributions d'ancien Vice-président du gouvernement pendant huit ans m'ont déjà donné les moyens concrets de gérer et d'animer, en l'absence du Président, une équipe gouvernementale. J'ai été en situation concrète d'exercer les prérogatives du Président de la Polynésie française.
Aujourd'hui, j'ai aussi appréhendé les larges prérogatives et la place essentielle de l'Assemblée de la Polynésie française dans le fonctionnement de nos institutions et donc de notre société.
Et enfin, mes fonctions d'ancien député de la Polynésie française m'ont permis de connaître le travail parlementaire de haut niveau et des rouages liant la Polynésie française à sa métropole.
Mon expérience m'a permis de maîtriser tous nos outils institutionnels, locaux et nationaux.
Ainsi, mes chers collègues, qui d'entre nous trois peut mieux revendiquer une meilleure position aux plus hautes fonctions de notre Pays ?
J'ai de précieux acquis. J'entends les mettre efficacement au service de mon Pays, surtout durant cette phase transitoire qui s'ouvre jusqu'aux prochaines élections. Des acquis qui seront utiles et qui permettront à la Polynésie française de se remettre rapidement sur les rails de son développement.
Vivre ensemble
Pour réaliser cet objectif, il nous faut, comme condition de base, que l'harmonie sociale règne en Polynésie française. Je veux me montrer soucieux de cela. En effet, la Polynésie française est reconnue et appréciée pour sa capacité à faire coexister sur un même sol des communautés humaines diverses.
Cette tolérance sociale et humaine a permis l'installation d'une société pluriethnique et multiculturelle, une société qui a favorisé le métissage entre toutes nos communautés. Nous sommes de plus en plus un pays de " demis " et il faut s'en féliciter. Je dirai même qu'il faut tout faire pour préserver et favoriser ce métissage.
Si notre pays a pu prospérer aussi vite ces dernières décennies, c'est parce que nous vivons dans une société ouverte sur elle-même et ouverte sur l'extérieur.
Durant toutes ces années passées, nous avons pu consacrer nos énergies à construire notre pays et notre économie.
Si nous avions connu, comme en Nouvelle Calédonie ou à Fidji, des conflits ethniques, nous aurions sans doute évolué vers une société bloquée, avec des communautés entredéchirées qui passeraient du temps et de l'énergie à s'observer et à se neutraliser.
Dieu nous en préserve ! Nous n'avons pas connu ce type de situation et j'espère que nous n'en connaîtrons jamais.
Si je suis élu Président de la Polynésie française, je veillerai à ce que notre " vouloir vivre ensemble " soit préservé.
Je demanderai au ministre de la culture d'organiser des évènements et des manifestations aidant à entretenir ce " vouloir vivre ensemble ". A l'image des " Journées du reo maohi ", je souhaite que l'on organise des " Journées du vouloir vivre ensemble ".
Avec une harmonie sociale préservée, nous pouvons ambitionner de nous consacrer totalement à notre développement économique et social.
Continuité économique
A cet égard, je veux prendre vis-à-vis de vous et des Polynésiens quelques engagements forts.
D'abord, je ne remettrai pas en cause les programmes d'investissement publics en cours, ou qui sont en phase d'être lancés, sauf s'ils sont manifestement contraires au droit ou à l'équité. Ils seront honorés. Les crédits seront mis en place. Les marchés seront attribués et les travaux débuteront ou seront poursuivis.
Je ne serai pas en effet celui qui cassera les initiatives en cours. Je veux contribuer à entretenir la machine économique, à soutenir l'emploi, à distribuer du pouvoir d'achat à nos compatriotes.
Ces propos valent à la fois pour le programme d'investissements du Pays, mais aussi pour ceux des établissements publics rattachés au Pays, et pour les dotations allouées aux Communes.
Secondement, sur le projet de contrat de projets, je veux dire que divers points relevant de l'accompagnement par l'Etat de compétences strictes du Pays, sont insuffisants et lacunaires, spécialement dans le domaine économique et de l'emploi.
Le président de la République lui-même, dans son discours de la rue Oudinot du 13 juillet 2007, a fait du développement économique de l'Outre-mer français sa priorité absolue.
Là, nous demanderons l'ouverture rapide de discussions avec Paris pour compléter le dispositif et permettre de traduire en actes tangibles, les orientations voulues par le chef de l'Etat. Le contrat de projets doit devenir un vrai contrat de développement.
Sur les autres aspects de ce projet de contrat, principalement ceux intéressant les compétences des communes, nous reconnaissons l'intérêt des mesures envisagées. Nous demanderons qu'elles soient établies dans un document contractuel, séparé du contrat de développement signé avec le Pays.
La Polynésie française ne pouvant se désintéresser de ses communes, il est acquis que nous apporterions notre contribution au financement des projets retenus dans ce contrat, en veillant autant que possible, au respect de la règle des trois tiers, Etat / Polynésie française / Communes.
Les secteurs prioritaires
Toujours dans le domaine économique, mon souci se portera d'abord sur la nécessité absolue de remettre en dynamique le développement de nos grands secteurs productifs :
- Le tourisme bien sûr, qui, bien que connaissant une embellie en 2007, s'avère toujours fragile et en croissance insuffisante pour satisfaire nos besoins de devises et d'emplois.
Outre la nécessité constante d'améliorer la qualité des services par la formation de tout le personnel d'exécution et d'encadrement, il nous faudra construire une politique unifiée de promotion de la Polynésie et de ses productions, avec le concours financier de l'Etat que nous solliciterons.
- La perliculture ensuite : il nous faut développer notre promotion et élargir encore nos marchés, investir dans la recherche, faire profiter nos producteurs de cette recherche, promouvoir la qualité et certainement développer plus que jamais la valorisation en Polynésie française des bijoux en perles. Pour cela, il nous faut continuer à contrôler les concessions maritimes pour ne pas surexploiter nos lagons.
- La pêche : le poisson est là ! Je suis persuadé que c'est un secteur créateur d'emplois et que nous pouvons sortir de la crise actuelle. Je donnerais les moyens à la société " Tahiti Nui Rava'ai " pour se remettre en ordre de marche. Je ferais aboutir le statut du pêcheur, finalisé par Frédéric RIVETA, et je relancerais les programmes de formation des équipages.
- L'agriculture reste entravée dans son développement par une situation foncière pénalisante. Nous devons investir dans le développement de nouvelles parcelles cultivables au sein de lotissements agricoles. Mais la priorité reste dans l'écoulement des productions existantes par l'organisation de nos circuits commerciaux et un soutien à l'exportation : c'est le cas de la vanille, du noni, du tamanu ou encore de nos fleurs. A cet égard, je mettrais en place un dispositif d'aide au fret des productions venant des îles pour être commercialisées sur Tahiti. De même, je m'attacherai à la valorisation de nos produits naturels, notamment dans le domaine de la cosmétique.
- Surtout, je souhaite préparer notre Pays à créer des pôles de compétitivité dans divers domaines nouveaux et avancés, comme l'informatique et les nouvelles technologies, la nacre perlière et ses multiples dérivés, l'exploitation de la pharmacopée locale ou des sources d'énergie alternatives tirées du solaire ou encore du milieu marin. Nous avons là à jeter les bases d'une projection de notre Pays dans les voies futures de développement et à générer des emplois de haute qualification pour nos jeunes.
C'est ainsi que je ferai reprendre l'étude de la constitution d'un village numérique, susceptible d'accueillir toutes nos entreprises du secteur, mais aussi d'autres en provenance de métropole et de l'étranger.
Avec un rebond de notre économie, c'est évidemment la croissance du pouvoir d'achat et une plus large répartition de revenu que nous pouvons envisager d'atteindre.
Dans ces conditions, je compte laisser au dialogue social et aux négociations le champ libre à la revalorisation des salaires.
En revanche, je mettrai en chantier toutes les voies encore inexplorées conduisant à une revalorisation du pouvoir d'achat des familles.
Maîtrise de la fiscalité
Cela passe par une maîtrise ou une baisse de la fiscalité pesant sur la consommation, à commencer par celle des ménages les moins fortunés, ou en agissant sur certaines anomalies de la structure des prix qui devra être parfaitement analysée pour une meilleure transparence et vérité des coûts. Le contrôle des prix par l'administration sera renforcé.
En outre, j'ouvrirai le chantier de la modernisation des aides sociales, en ayant surtout le souci d'offrir à tous les enfants défavorisés le moyen d'avoir un repas équilibré à la cantine et de disposer des outils de base pour leur scolarité.
Je veillerai également à faire aboutir la proposition faite par Armelle MERCERON et Teva ROHFRITSCH, mais jamais mis en œuvre à ce jour par le gouvernement, de supprimer les derniers droits d'entrée et de douanes qui frappent les produits consommés couramment par les familles modestes.
Je m'engage également à mettre un terme aux aberrations constatées dans le fonctionnement de la TDL.
La loi Flosse de défiscalisation sera toilettée et orientée vers les filières de développement prioritaires.
Voici les premières mesures que je compte rapidement mettre en œuvre, mais qui seront complétées lors du discours que je prononcerai à l'occasion de l'ouverture de la session budgétaire, si vous m'en donnez l'opportunité.
Outre les revenus, la redynamisation de notre économie devrait être favorable à l'emploi salarié et au développement de l'activité des exploitants individuels.
Mais cela demeurera certainement insuffisant, et nous complèterons la palette des dispositifs d'aide à l'emploi existants des mesures nouvelles concoctées par Teva ROHFRITSCH, alors qu'il était au gouvernement de Monsieur TONG SANG, et jamais transmises à notre assemblée.
Par ailleurs, nous devons être conscients que nombre de nos jeunes ne peuvent pas justifier d'une réelle employabilité, faute du bagage de formation minimale professionnelle qui leur serait nécessaire.
C'est la raison pour laquelle le développement de la formation professionnelle apparaît toujours aussi nécessaire, notamment au travers des dispositifs financés par le S.E.F.I, mais aussi des formations dispensées par le C.F.P.A.
Voilà pourquoi je porterai une attention particulière à l'aboutissement, dans les temps impartis du chantier, de la nouvelle antenne de cet organisme à Taravao, projet que j'ai conçu à l'origine.
C'est aussi la raison pour laquelle je me montrerai tout particulièrement attentif à l'avancement de la zone industrielle de Faratea.
Je demanderai l'engagement d'une nouvelle réflexion pour dégager, notamment dans les larges vallées de la zone suburbaine, de nouveaux espaces à aménager consacrés à l'accueil d'activités économiques nouvelles, tout en respectant l'environnement et en préservant les sites culturels.
J'entends également mettre en chantier la création, pour nos petites entreprises et nos entrepreneurs individuels, de centres de gestion agréés dédiés à la tenue de leurs comptes et au conseil en gestion. Plus largement, j'encouragerai également tous ceux qui ont l'esprit d'entreprise, car l'entreprise individuelle est aussi essentielle que de soutenir l'emploi salarié.
Le logement est une préoccupation majeure de nombre de nos compatriotes. Il nous faut admettre que tout n'a pas été fait dans ce domaine. Nous avons accumulé un retard considérable qu'il nous faut rattraper vite.
Bien évidemment, dans ce domaine, mon souci premier est d'accroître l'offre de logements sociaux et privés mis sur le marché. Les financements disponibles seront tous mobilisés pour cette œuvre, que je considère être l'équivalent d'une grande cause nationale.
Cependant, cette nécessité d'une production accrue de logements, pour faire face à l'accroissement naturel de la population à loger, à la nécessaire décohabitation des familles entassées, à la rénovation de quartiers entiers insalubres, pose aussi la nécessaire remise en question profonde de nos modes d'intervention.
Des " Assises du logement " ont été tenues. Des constats ont été dressés par les différents opérateurs publics, notamment sur des retards considérables de paiement des loyers. Des ambitions ont été affichées, mais au bout du compte, tout cela n'a pas fait avancer significativement les choses. Il me semble qu'il manque au sein de notre administration l'outil qui prendra durablement en charge un dossier qui ne saurait être réglé en un jour.
Ma détermination est donc totale pour faire aboutir le projet porté par Madame Madeleine BREMOND, et non approuvé à ce jour, de création d'un service administratif.
Celui-ci aura la responsabilité de gérer sur le long terme ce secteur, d'exercer une vigilance sur l'activité de nos opérateurs, de recommander au gouvernement des politiques cohérentes et efficaces à mettre en œuvre, et d'en suivre la réalisation quel que soit le gouvernement en place.
Exigence de compétence
L'évocation de la sphère administrative me paraît une excellente opportunité pour vous faire part des préoccupations les plus vives que j'ai à l'égard du fonctionnement de nombre des organismes périphériques du Pays, notamment s'agissant des établissements publics et des sociétés d'économie mixte.
Madame Armelle MERCERON avait eu l'occasion, au début de cette année, de s'alarmer sur la situation financière calamiteuse de plusieurs d'entre eux. Je partage ses constats et son inquiétude.
Le poids des dépenses de ces organismes, notamment leurs déficits, ne peut plus croître. Les crédits qui leurs sont transférés représentent déjà un montant astronomique. Nous devons envisager de réduire le poids de nos charges publiques. Cet allègement qui sera redistribué, permettra à nos ménages de vivre et à nos entreprises de se développer plus dignement.
Il nous faut dorénavant envisager de jeter sur ces organismes un regard exigeant et placer à leur tête des hommes et des femmes compétents, formés à ces fonctions et soumis à une obligation de résultats.
Les administrateurs et les présidents des conseils d'administration doivent dorénavant être scrupuleusement choisis sur des critères de compétence et de sérieux. Le politique doit affirmer son autorité et imprimer ses orientations sur ces établissements. Il n'est plus question de placer telle personne ou tel ami, en mal de reconversion ou pour ses attaches politiques.
De la même façon, nous devons examiner l'utilité encore de nombre de nos organismes publics. Nous devons voir si leur organisation, leur mode de fonctionnement ne peuvent être rationalisés, optimisés.
Nous devons instaurer des dispositions interdisant des cumuls de fonction ou l'octroi d'avantages financiers scandaleux.
Bref, chers collègues, mon projet est aussi d'utiliser cette période transitoire pour mettre au cœur de mon action présidentielle les premières bases d'une profonde moralisation de notre vie publique.
C'est ainsi que je veux aussi faire aboutir des engagements pris en décembre 2006, et non assumés depuis par Monsieur TONG SANG, sur le régime des cabinets ministériels et celui de la présidence.
Après la réforme opérée sur les collaborateurs des représentants, il paraît plus que temps de mener à son terme ce changement de régime.
Il permettra aux équipes ministérielles, issues des prochaines élections, de disposer d'une situation enfin assainie, d'autant que le rôle de ces personnels de haut niveau n'aura de cesse d'évoluer vers plus de technicité, de rigueur et de professionnalisme.
Mais d'ores et déjà, je prends l'engagement de plafonner le nombre des collaborateurs de chaque cabinet, de refuser de donner suite à tout recrutement familiaux non justifié dans ces cabinets, et de fixer le montant des rémunérations en fonction des qualifications et des responsabilités des collaborateurs.
Fixer des critères pour les subventions
L'autre engagement non tenu de Monsieur TONG SANG, qui est à la source même de certains aspects de la crise politique que nous traversons, tient évidemment au fait que nos dispositifs d'intervention en faveur des communes ou même, tout simplement, de nos compatriotes, ne sont pas suffisamment stricts et encadrés. C'est la raison pour laquelle je me propose d'ouvrir un vaste chantier sur les conditions d'attribution de l'ensemble des dispositifs d'aide et de subvention existants.
A cet égard, ma démarche ira dans deux sens :
- d'abord fixer des critères plus précis et plus stricts d'éligibilité aux aides publiques, en les orientant vers les publics qui en ont le plus besoin ;
- ensuite, prévoir que l'octroi d'une aide dépend avant tout d'une décision administrative et de l'adéquation réelle du demandeur et du projet aux critères préalablement définis et valables pour tous, et non plus de l'influence du politique.
C'est en constatant que des dispositifs ont été dévoyés, parfois scandaleusement, en faveur de personnes qui n'étaient pas les plus nécessiteuses que nos compatriotes désespèrent de nous et ont aujourd'hui une telle opinion négative des politiques que nous sommes.
Aussi, je vois dans cette démarche salutaire la possibilité pour nous tous ici présents de restaurer l'image des politiques et celle de la politique, avec à terme une cohésion sociale améliorée.
Quand je pense à la revalorisation de l'image du politique et de la cohésion sociale, je ne peux pas m'empêcher de penser à nos archipels. Nos archipels sont pour moi une préoccupation forte et permanente. Je veux renouer avec eux un dialogue sain, respectueux de leurs intérêts et de leurs propositions de développement. Il n'y a pas mieux pour cela que la remise en route des conférences annuelles des archipels, tel que nous l'avions expérimenté avec succès en décembre 2004.
Mes chers collègues, il est évident que j'aurai tant d'autres choses à vous dire sur ce que je souhaiterai encore faire si vous m'accordez votre confiance.
Gérer utilement la transition
Le temps de ma présente intervention est limité, tout comme la période de temps du gouvernement à venir est restreinte. Je ne souhaite donc pas m'engager au-delà de toute raison, fusse même pour vous plaire.
Dans tous les cas, il m'a semblé utile de tenter de vous convaincre que je disposais à la fois de la motivation, des compétences et des capacités pour prétendre auprès de vous à l'exercice des fonctions de président de la Polynésie française.
J'ai également cru utile de vous indiquer que ma légitimité politique à prétendre à cette haute fonction est largement remplie, en étant porté à cette candidature par un parti et une frange très importante de l'électorat que ce parti incarne.
Je vous ai rappelé que la période qui s'ouvre à nous commande avant tout que nous attachions à ce qu'elle soit gérée utilement pour la Polynésie française, par une majorité de large union et un gouvernement qui rassemble et qui lui ressemble, avec à sa tête un président issu de la mouvance politique dominante chez les Polynésiens : les autonomistes.
Je vous ai dit mon attachement à la paix sociale et au dialogue entre toutes les communautés présentes ici, notamment comme une condition nécessaire à notre développement économique et social.
J'ai indiqué que je disposais d'un vrai programme économique, fondé tout à la fois sur le respect et le maintien de ce qui est engagé au plan des investissements publics et aussi sur une dynamisation de nos grands secteurs productifs et l'émergence de nouveaux.
Je vous ai dit mon attachement à nourrir un dialogue fructueux avec l'Etat, notre partenaire naturel, à travailler avec lui, le plus vite possible, à l'établissement d'un vrai contrat de développement de nos compétences, notamment à finalité économique.
Je vous ai signalé mon désir que nos communes puissent effectivement bénéficier des apports financiers d'un contrat de projets, pour les aider à mettre en œuvre leurs compétences propres, et qu'elles soient signataires de ce document avec le Pays, qui est prêt à s'engager à leurs côtés, et l'Etat.
Je vous ai indiqué que la situation du logement en Polynésie française nécessitait une action vigoureuse pour accroître l'offre de logements, tout en l'inscrivant dans une démarche de long terme entièrement repensée par rapport à ce qui prévaut aujourd'hui.
Ouverture et réconciliation
Je vous ai fait part aussi de mes préoccupations d'ouvrir un vaste chantier de moralisation de notre vie publique, pour permettre à nos compatriotes de continuer à croire en leurs responsables politiques.
Mesdames et messieurs les représentants, chers collègues, ma démarche s'inscrit dans le droit fil de l'initiative d'ouverture et de réconciliation que nous avons prise au mois de juillet en proposant à l'UPLD l'ouverture d'un dialogue serein et respectueux des convictions de chacun.
Je ne présente pas ma candidature dans un esprit de dénigrement ou de rejet de mes concurrents. Je suis candidat à la présidence de la Polynésie française parce que je pense sincèrement être le mieux placé pour rassembler toutes les forces politiques durant cette période transitoire.
Nous proposerons assurément des programmes différents au choix des électeurs dans trois mois. Le Tahoeraa Huiraatira aura son programme, fondé sur ses propres valeurs ; et je ne doute pas que l'UPLD et les autres listes feront de même. Les électeurs trancheront et nous respecterons leur décision.
Mais, pendant les trois mois qui nous séparent de ce scrutin décisif, je crois qu'il ne serait ni sérieux ni honnête, pour aucun des trois candidats, de prétendre qu'il détient, à lui seul, une véritable légitimité pour appliquer son propre programme.
Trop de changements sont intervenus depuis les élections de 2004 et 2005 et nous savons tous qu'il n'y a, aujourd'hui, dans notre Assemblée, aucune majorité possible sans alliance.
Mon projet est de proposer, si vous m'élisez, un partage des responsabilités gouvernementales entre toutes les formations politiques. Nous pouvons et nous devons, pendant cette brève période, laisser de côté ce qui nous divise et rechercher ce qui peut nous rassembler.
Ce n'est pas en trois mois que nous réglerons l'avenir statutaire de la Polynésie française, ni même son développement économique. Mais nous pouvons, pendant ces trois mois, nous rassembler sur quelques objectifs simples et urgents.
Je pense à des mesures de solidarité sociale, à l'accélération de la construction des logements sociaux, à la lutte contre la vie chère.
Si vous acceptez ma proposition, si vous m'accordez votre confiance, je me sens capable de coordonner l'action d'un gouvernement d'union qui fera de ces trois mois une période utile et, c'est mon vœu le plus cher, un exemple de ce que les élus polynésiens sont capables de réaliser au service de leur pays lorsqu'ils acceptent de travailler ensemble.
C'est dans cet esprit de réconciliation, de rassemblement, de dévouement à l'intérêt général et de respect de tous, que je vous demande, chers collègues de me confier, jusqu'aux prochaines élections, le mandat de président de la Polynésie française.
Je vous remercie pour votre attention.
Edouard FRITCH
J’ai élu Michel YP meilleur girouette de l’année 2007. C’est pas la classe ça ! Le bonhomme, il se fait élire en 2004 sur une liste du Tahoeraa, coup de théâtre après il s’en va à l’UPLD, pas content, d’un coup il se rappelle qu’il est autonomiste, et 6 mois plus tard, la goutte qui fait déborder le vase…Il se dispute avec ses copains les îliens. Et là, il faut réagir donc il retourne chez les bleus. Et là, trop la classe le mec, il est ministre du gouvernement Temaru. Je vais vous dire, je me demande pourquoi je me fatigue à aller à l’Université et je suis d’avis de faire venir mes camarades métropolitains de Sorbonne etc… pour faire une formation en science politique avec comme professeurs nos élus locaux parce que franchement ils ont la classe. Vive la Polynésie.
Réponse au post :
Votre ironie est justifiée. Mais ne soyez pas trop amer, ni trop sévère avec votre pays. Les changements de camp et les renversements d’alliance existent ou ont existé ailleurs (en France sous la IVe République par exemple). Le fond du problème est que les citoyens ont les hommes politiques qu’ils ont choisis. Nous
Verrons en janvier 2008 si les girouettes (et, à mon avis, le record est détenu plutôt par Jean-Alain Frébault qui avait trahi dès juin 2004), sont réélues ou non.
Rédigé par : Fara | 21 septembre 2007 à 22:26
iaorana Gaston
cela fait longtemps, désolée ...
un peu beaucoup de mal à tout comprendre même si je suis d'accord sur une chose : le Taho doit se retrouver, unie, avant les élections 2008 et 2009 (ou tout en 2008).
C'est habile de rejeter la faute sur GTS à propos de la réélection d'Oscar mais cela ne servira à rien si le Taho ne reussit pas à se refaire une beauté pour les prochaines élections : redéfinir les objectifs du Taho et vision d'avenir de ses membres, à l'unisson.
Il est vrai que le discours d'Edouard, le gendre (désolée, trop tentant même si pas méchant de ma part mais plutôt affectif) était bien ficelé mais est-ce juste un effet de manches ou y a-t-il vraiment matière derrière ? Je le souhaite tout comme je souhaite que le Taho a vraiment rompu avec les méthodes anciennes qui ne conviennent pas du tout.
J'espère que magouilles et compagnie, commissions sur affaires et autres gabegies ne feront plus partie de vos cabas.
J'espère que vous annoncerez, dans votre programme, un toilettage en vue d'une plus grande transparence budgétaire, à commencer par la justification des frais de chaque responsable politique travaillant pour le gouv et/ou l'Assemblée.
J'espère que les jeunes ne seront pas juste une couverture pour faire genre mais qu'ils représenteront vraiment une force de propositions et de concrétisations car il faut les mettre à l'étrier.
Jusqu'à présent, le gendre était la caricature mais j'apprends à enfin le connaître et je ne souhaite qu'une chose : qu'il nous montre ce qu'il a sous le capot et dans le ventre. S'il donne ce que je crois déceler dans ces dernières interventions, alors tout est possible mais il faudra veiller à couper net les mauvaises habitudes et essayer de dépassionner les débats en se concentrant sur l'essentiel. Il y gagnerait énormément.
@ la prochaine et bonne chance pour la suite, bien que la chance, ici, ne soit pas de mise ...
J'ai oublié une chose : un peu de modestie, aussi ! Moi, je ... à tout va, dude !!!
Réponse au post :
Nos tiendrons évidemment compte des leçons du passé et nous éviterons de renouveler certaines erreurs. Je suis heureux que tu commences à mieux apprécier Edouard. Il le mérite vraiment, et nos liens familiaux n’ont rien à voir avec l’estime que je lui porte.
Rédigé par : Etetera | 21 septembre 2007 à 19:06
Le discours d’Edouard est tout simplement génial, si c’est le programme que vous nous réservé pour les élections, je dis chapeau. La relance de grands travaux, tout simplement la reprise en main économique du Pays. Il est le seul durant son intervention à parler d’avenir et ça c’est un bon point.
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Merci pour Edouard. Je lui communique votre message.
Rédigé par : Emma | 15 septembre 2007 à 02:13
Iaorana
Je ne comprends pas trop se qui se passe. Une motion de censure a été voté par le Tahoera et le Tavini contre le gouvernement Tong Sang pour les raisons que l’on connait, pour çà ok. Mais pour la suite des évènements j’avoue que c’est un peu flou entre ce que disent les médias, les uns et les autres. Alors, allons-nous nous rallier à l’UPLD ou non ? Oscar est président pour trois mois, mais ou on est on avec le projet d’accord à la Calédonienne. Merci d’avance M. le Sénateur pour votre réponse et bon courage.
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Il n’est pas question que le Tahoeraa Huiraatira se rallie à l’UPLD. Nous aurions accepté de prendre des indépendantistes dans un gouvernement présidé par un Tahoeraa, mais nous ne participerons pas à un gouvernement présidé par un indépendantiste. Nous maintenons cependant notre dialogue avec l’UPLD, dans un souci de réconciliation et dans le respect des convictions de chacun.
Rédigé par : raia | 15 septembre 2007 à 02:11
Je pensais qu’Edouard allé être élu est je suis déçue, son discours est bien, je l’ai trouvé digne d’un président. Il n’y a aucun doute c’est lui qui doit prendre votre succession. Mais pourquoi on ne l’a pas mis en avant plus tôt, c’est sans aucun doute le leader qu’il nous faut pour le futur. Je ne perds pas espoir. Il m’a fait lorsqu’il a dit qu’il était le meilleur, c’est un sarko à la tahitienne. Il aurait du passer et non à la place on a le...
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Je partage votre appréciation sur Edouard. Mais nous n’étions plus que 17 à cause de la trahison de 10 représentants élus en 2004 et 2005 sur des listes Tahoeraa. Ce qui compte maintenant c’est de gagner les prochaines élections.
Rédigé par : hani | 15 septembre 2007 à 02:09
GTS a réussi à mener son plan machiavélique jusqu’au bout !! A cause de lui Oscar est revenu au pouvoir. Je lui en veux terriblement, lorsque j’ai revu Oscar refaire des siennes à l’Assemblée, j’ai fait un bond en arrière comme en 2004, et je suis choqué. Comment est se possible, comment on en est arrivé là. Mais j’espère qu’avec tout ça nos représentants vont rester plus que jamais soudés. Il valait mieux un Oscar au pouvoir qu’un Tong Sang !
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C’est aussi mon avis. Je suis heureux que vous ayez compris et approuvé nos décisions.
Rédigé par : manea | 15 septembre 2007 à 02:06