Le dîner-débat de soutien à la liste du Tahoeraa Huiraatira aux élections territoriales, organisé le mardi 22 janvier 2008 à l’hôtel Sheraton, s’est déroulé en présence du Sénateur Gaston Flosse qui était l’invité d’honneur. Cette soirée, organisée à l’initiative de Teva Rohfritsch, président du mouvement des socio professionnels, a été très appréciée par l’assistance nombreuse et attentive.
Parmi les nombreux candidats inscrits sur la liste, on peut citer, Madeleine Brémond, Mathilda Laille, Sylvie André et Jacques Raynal.
Un diner-débat, en plein cœur des questions d’actualités politiques qui a été l’occasion pour les cadres du Tahoeraa Huiraatira de présenter un diaporama sur le thème : « Quels projets pour demain ? » qui expliquait en détail le programme du mouvement.
Par la suite le Sénateur Gaston Flosse s’est exprimé sur l’urgence de relancer rapidement notre économie, de donner du travail à nos entreprises, la confiance aux investisseurs et à tous les acteurs économiques.
« Les engagements du Tahoeraa Huiraatira seront tenus, et ils seront tenus sans accroissement de la pression fiscale. Nous pouvons le faire et, pardonnez moi si je vous parais présomptueux, je suis convaincu que nous sommes les seuls à pouvoir le faire. La suite dépend du choix des électeurs dimanche ; la suite dépend de vous. Nous sommes prêts, nous avons le savoir-faire, nous avons les hommes et les femmes dévoués et compétents pour mettre en œuvre notre programme et redresser le pays. » a ajouté la tête de liste du Tahoeraa Huiraatira.
Les participants au cours de la soirée ont eu l’opportunité de débattre sur les différents thèmes du programme avec les cadres du parti.
Retrouvez l'intégralité du discours du Sénateur Gaston Flosse
Chers amis,
Je tiens d’abord à remercier Teva Rohfritsch, président de la fédération des socio-professionnels du Tahoeraa et les membres de son bureau qui l’ont aidé à organiser ce dîner débat. Je vous demande de les applaudir. Et je veux surtout vous remercier chacune et chacun d’entre vous d’avoir accepté d’y participer si nombreux.
Teva vous parlera plus en détail de notre programme dont il maîtrise, comme Armelle Merceron d’ailleurs, tous les éléments. Vous voyez que le Tahoeraa, contrairement aux caricatures qu’on fait de lui, ce n’est pas seulement Gaston Flosse et Edouard Fritch. Le Tahoeraa rassemble de nombreux talents représentatifs de toutes les couches sociales et de toutes les catégories professionnelles. Tout le monde connaît Armelle et Teva qui apparaissent souvent à la télévision et qui ont été plusieurs fois ministres. Mais, sur notre liste, il y a aussi Sylvie André, professeur et ancienne présidente de l’université de Polynésie française ainsi que le docteur Jacques Raynal qui a déjà été ministre de la Santé dans un de mes gouvernements.
Avant de parler de programme, je crois que nous devons préciser la position politique du Tahoeraa vis à vis de ses concurrents. Je vais être très clair.
Nous avons pris au début du mois de juillet l’initiative d’ouvrir un dialogue avec Oscar Temaru. Cette décision a été critiquée par beaucoup d’entre vous. Je le comprends. Je le comprends d’autant mieux que certains journalistes vous l’ont annoncée comme, je cite, « le pacte secret entre Gaston Flosse et Oscar Temaru ». En réalité il n’y avait pas de secret, puisque cette rencontre avait sept témoins, et il n’y a jamais eu aucun pacte. Nous voulions seulement mettre fin à un affrontement trop radical et agressif qui dominait abusivement tout le débat politique en Polynésie. Nous voulions sortir du climat de haine et presque de guerre civile qui avait marqué les campagnes électorales de 2004 et 2005. Et, franchement, quand vous regardez ce qui se passe aujourd’hui, à quatre jours d’un scrutin décisif, ne pensez vous pas que nous avons atteint cet objectif ? En tout cas, je peux vous assurer que, dans les quartiers les plus populaires, tout le monde apprécie cet apaisement. Et à l’Assemblée, ne pensez vous pas que l’ambiance est plus sereine et plus digne ? Il n’y aplus d’insultes, de grossièretés, de déclarations racistes et xénophobes. N’est-ce pas un progrès. Qu’avons nous sacrifié en échange ? Rien. A aucun moment nous n’avons envisagé de remettre en question nos convictions autonomistes et notre appartenance à la nation française.
Je sais aussi qu’on nous a reproché d’avoir permis à Oscar Temaru de revenir au pouvoir. Ce n’était vraiment pas notre objectif et aucun membre du Tahoeraa Huiraatira n’a voté pour lui. Nous ne pouvions pas laisser Gaston Tong Sang casser plus longtemps le Tahoeraa comme il le faisait depuis octobre 2006, ainsi que beaucoup de témoins l’ont constaté et l’ont publiquement déclaré, notamment Lana Tetuanui et Thomas Moutame. Il fallait clarifier les positions. Mais nous pensions sincèrement que les autres représentants autonomistes voteraien pour le candidat du Tahoeraa plutôt que d’assurer l’élection d’Oscar Temaru en quittant l’hémicycle. Nous nous sommes trompés sur ce point et je comprends qu’on nous l’ait reproché.
Ceci appartient désormais au passé. Ce qui compte c’est le résultat des élections du 27 janvier et du 10 février et, ensuite, l’élection du futur président qui dirigera notre pays pendant les cinq prochaines années.
Je sais que beaucoup d’électeurs autonomistes se demandent si le Tahoeraa Huiraatira risque de favoriser le retour au pouvoir d’Oscar Temaru. La réponse tient en un mot : non ! Mais je vais m’expliquer plus précisément.
Trois listes peuvent raisonnablement espérer se maintenir au second tour : le Tahoeraa Huiraatira, l’UPLD et To tatou ai’a. Personne ne connaît avec certitude l’ordre d’arrivée. J’ai vu ce matin qu’un journal annonçait que To tatou ai’a arriverait en tête avec 60 % des voix et le Tahoeraa Huiraatira en dernière position avec 17 % des voix. Je rassure les sympathisants du Tahoeraa, s’il y en a parmi vous : c’est le même journal qui avait annoncé pour les législatives la victoire de Béatrice Vernaudon et de Jean-Christophe Bouissou et l’élimination, dès le premier tour, des deux candidats du Tahoeraa. Les chiffres publiés par ce journal sont donc très encourageants pour nous.
Soyons sérieux et examinons les différentes hypothèses. La première serait que l’une des listes obtienne la majorité absolue. Si c’est le cas j’espère que ce sera la nôtre, mais ce n’est pas l’hypothèse la plus vraisemblable.
En outre c’est seulement dans le cas d’une absence de majorité absolue que se pose vraiment la question des alliances et du choix du président.
En cas de majorité relative, le Tahoeraa Huiraatira vise naturellement la première place. Si nous l’obtenons, la question d’une présidence Temaru ne se posera même pas. Le candidat du Tahoeraa Huiraatira sera élu à la majorité absolue ou relative.
Dans les deux cas nous ne chercherons pas à gouverner seuls. Nous avons compris les leçons du passé. Nous formerons un gouvernement d’union, ouvert à des personnes compétentes de toutes les forces politiques représentées à l’Assemblée. Je suis profondément convaincu que, pour la stabilité de notre société et de nos institutions, il faut mieux partager le pouvoir et n’exclure personne de la vie publique. Mais il est évident que le programme de ce gouvernement sera basé sur le programme du Tahoeraa et que le statut d’autonomie de la Polynésie française au sein de la République ne sera jamais remis en cause durant toute la mandature.
Si le Tahoeraa Huiraatira arrive en seconde position, derrière l’UPLD, nous présenterons notre candidat et nous voterons pour lui jusqu’au bout. Si les autres autonomistes sont sincères et cohérents, ils se rallieront à notre candidat au second tour. S’ils ne le font pas, ils seront les seuls responsables de l’élection d’Oscar Temaru. Je ne fais de procès d’intention à personne et je reste confiant. Mais si Oscar Temaru était élu président, il est clair que le Tahoeraa Huiraatira ne participerait pas à son gouvernement. Je rappelle que l’article 4 de nos statuts exclut formellement la participation d’un membre du Tahoeraa à un gouvernement qui ne respecte pas nos valeurs et nos convictions autonomistes. Nous respecterons nos statuts et nous resterons dans l’opposition. Mais connaissant les girouettes patentées qui figurent sur les listes To tatou ai’a, on peut prévoir qu’ils se précipiteront pour élire Oscar Temaru à la présidence de la Polynésie française, en échange de quelques avantages personnels et quelques postes rémunérateurs.
Si le Tahoeraa Huiraatira arrivait en dernière position, il est évident que nous ne favoriserons pas l’élection d’un indépendantiste, ni par notre vote, ni par notre abstention. Nous reprochons, à juste titre, à Gaston Tong Sang et ses amis d’être les vrais responsables de l’élection d’Oscar Temaru en septembre 2007. Le Tahoeraa Huiraatira ne prendra pas cette responsabilité en février 2008. Si, comme j’en suis persuadé, les autonomistes sont majoritaires dans la population et dans les urnes, la Polynésie française doit avoir un président autonomiste et un programme de gouvernement autonomiste. Contrairement à ce que d’autres ont fait en septembre, le Tahoeraa Huiraatira ne prendra en aucun cas la responsabilité de laisser élire un indépendantiste par une assemblée majoritairement autonomiste.
Je pense avoir été clair sur ce sujet qui, paraît-il, inquiète beaucoup d’électeurs profondément attachés à notre appartenance à la République française. Si vous souhaitez m’interroger sur ce point, je suis prêt à vous répondre. Je voudrais cependant, avant de vous laisser la parole, vous dire quelques mots de notre programme et du choix de nos priorités.
Nous savons tous qu’il est urgent de relancer rapidement notre économie, de donner du travail à nos entreprises et de la confiance aux investisseurs et à tous les acteurs économiques. Nous sommes évidemment prêts à le faire. Teva Rohfritch vous exposera le mesures que nous sommes prêts à prendre très rapidement.
Pourtant, vous le savez, dans notre programme et dans notre campagne électorale nous donnons une priorité absolue à la solidarité sociale. Je crois que c’est nécessaire.
La Polynésie française, grâce à son appartenance à la nation française, est, globalement, un pays prospère, et même un pays exceptionnellement prospère, parmi les Etats du Pacifique. Mais le nombre de Polynésiens exclus de cette prospérité est beaucoup trop élevé et ne cesse de croître depuis 4 ans. Il y a actuellement 52 000 personnes, c'est-à-dire un Polynésien sur 5, qui relève du Régime de Solidarité, le R.S.T. Il s’agit de familles qui ont un revenu inférieur à 87 000F par mois.
Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Notre société finira par exploser et l’indépendance deviendra inévitable. Nous devons donner à tous les Polynésiens leur juste part de la prospérité collective. Cela ne peut pas se faire en quelques jours, ni en quelques mois. Mais nous avons prévu des mesures d’urgence dont vous trouverez les détails dans notre programme.
Tout le monde peut parler de solidarité sociale et décréter que c’est une priorité. Le problème, c’est que l’action sociale coûte cher. Si on la finance par l’impôt, on augmente le coût de la vie que nous voulons réduire et on freine la croissance économique que nous voulons accélérer. Alors, comment faire ? Réduire les dépenses des pouvoirs publics ? Nous le ferons, si nous sommes élus. Nous n’avons pas oublié les leçons de 2004. Mais, honnêtement, cela ne peut pas suffire. Il n’y aura pas de création d’impôts nouveau ni d’augmentation de la fiscalité existante. Nous redéploierons les aides de l’Etat. Depuis 4 ans de nombreuses conventions ont été négligées, le contrat de développement n’a pas été renouvelé, la DGDE n’a pas été adaptée en fonction de l’évolution des besoins. Oscar Temaru n’a pas voulu négocier avec l’Etat et Gaston Tong Sang n’a pas su le faire ; il s’est laissé dicter par Paris un projet de contrat qui ne correspond à aucune de nos priorités et que l’Assemblée a dû rejeter. Mais le Tahoeraa Huiraatira sait négocier avec l’Etat. Nous l’avons prouvé. Nous avons toujours su défendre efficacement les intérêts de la Polynésie française, même à l’époque de M. Mitterrand et de M. Jospin. Nous le ferons encore plus aisément avec le Gouvernement de M. Sarkozy que nous avons fait élire en Polynésie française et que les trois parlementaires du Tahoeraa Huiraatira, inscrits à l’UMP, soutiennent à l’Assemblée Nationale et au Sénat.
Les engagements du Tahoeraa Huiraatira seront tenus, et ils seront tenus sans accroissement de la pression fiscale. Nous pouvons le faire et, pardonnez moi si je vous parais présomptueux, je suis convaincu que nous sommes les seuls à pouvoir le faire. La suite dépend du choix des électeurs dimanche ; la suite dépend de vous. Nous sommes prêts, nous avons le savoir-faire, nous avons les hommes et les femmes dévoués et compétents pour mettre en œuvre notre programme et redresser le pays.
Je vous remercie de votre attention. Je vous prie de m’excuser si je ne reste pas avec vous jusqu’à la fin de la soirée car je dois participer également à une réunion importante à Arue. Je laisse Teva Rohfritch prendre la suite. Encore merci à tous et je compte sur vous dimanche.
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