Les représentants de l’Assemblée de la Polynésie française, se sont réunis, le jeudi 5 juin 2008, pour la huitième séance de la session administrative qui a été ouverte par le président de l'institution, Oscar Temaru. Durant la séance, le Sénateur Gaston Flosse est intervenu en réponse à Jean Christophe Buissou.
« Sous prétexte de poser une question au président de la Polynésie française, Monsieur Bouissou consacre l'essentiel de son intervention à me mettre en accusation pour des décisions que j'ai prises dans l'exercice de mes fonctions à la tête du gouvernement.
Cette agression de M. Bouissou appelle plusieurs observations de ma part.
La première porte sur le détournement de procédure dont M. Bouissou s'est rendu coupable. Les questions au gouvernement sont destinées à permettre aux Représentants d'interroger le président et les ministres sur la politique qu'ils mettent en œuvre. En aucun cas elles n'autorisent un Représentant de la majorité à mettre en cause un Représentant de l'opposition. Les critiques éventuelles doivent être réservées à ceux qui ont la possibilité d'y répondre, c'est-à-dire aux membres du gouvernement.
La seconde observation porte sur le fond même des accusations de M. Bouissou. Il affirme que les sociétés d'économie mixte sont en difficulté. Nous le croyons volontiers. Mais, si j'en étais le seul responsable, comme il le prétend, la situation de ces sociétés aurait été catastrophique avant 2004 et se serait nettement améliorée depuis quatre ans, surtout pendant les périodes où M. Gaston Tong Sang était président avec le soutien de M. Bouissou. Pourtant c'est l'inverse qui s'est produit. Relisez les rapports de la chambre des comptes, M. Bouissou, vous verrez, par exemple, qu'Air Tahiti Nui avait pratiquement atteint l'équilibre en 2004. Alors, comment osez-vous me rendre responsable de la situation catastrophique d'aujourd'hui ?
Mais c'est vrai que ce genre d'incohérence ne vous gêne pas puisque vous me faites déjà endosser la responsabilité du déficit de gestion d'un hôpital qui n'est même pas encore ouvert.
Ne croyez-vous pas que c'est au gouvernement en place de prendre les mesures pour que cet hôpital, absolument indispensable, soit bien géré ?
Si je vous comprends bien, vous considérez que les seuls vrais responsables sont ceux qui ont pris la décision initiale de créer une compagnie aérienne, une flotte de pêche, une chaîne de télévision ou un hôpital. C'est vrai que, de ce point de vue, le gouvernement de Gaston Tong Sang ne court aucun risque car il n'a jamais rien créé. Je ne crois pas qu'il y ait de quoi en être fier. Et, de toute façon, cela ne dégage pas le gouvernement en place de sa responsabilité sur la gestion actuelle des sociétés d'économie mixte.
Enfin, Monsieur Bouissou, même si toutes les difficultés actuelles étaient la conséquence des décisions prises avant 2004, croyez-vous que je devrais en être le seul responsable ? Vous étiez un membre éminent de mon gouvernement lorsque nous avons pris collégialement toutes ces décisions ; Monsieur Tong Sang également ; Monsieur Puchon aussi, et tant d'autres encore que je vois aujourd'hui sur les bancs du gouvernement ou de votre majorité. »
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