Le dialogue entre le Tahoeraa Huiraatira et le Tavini Huiraatira est un acte de progrès. Après trente années de combat, il est temps pour les deux partis de travailler ensemble à l'avenir du pays. C'est ce qui a poussé Gaston Flosse et Oscar Temaru à se rencontrer. Le dialogue est amorcé et pourrait aboutir à une vision commune des intérêts de la Polynésie française sans que ni l'un ni l'autre ne renie ses convictions.
PROFESSION DE FOI DU DIALOGUE ENTRE
LE TAHOERAA HUIRAATIRA ET LE TAVINI HUIRAATIRA
I – Pourquoi ce dialogue ?
Parce qu’on ne peut plus espérer construire la Polynésie en continuant à opposer une moitié des Polynésiens à une autre. Parce que depuis 30 ans le Tahoeraa huiraatira et le Tavini huiraatira s’opposent sans concession sur tous les sujets alors que leur seule raison réelle de s’affronter est le débat idéologique entre l’autonomie et l’indépendance. Parce que les acteurs économiques ont besoin d’une période suffisamment longue de stabilité institutionnelle pour retrouver la confiance, relancer la croissance et créer des emplois. Parce que cette opposition systématique entre le Tahoeraa huiraatira et le Tavini huiraatira divise aussi les familles et donne un exemple désastreux à tous nos jeunes. Parce que les Polynésiens souhaitent la réconciliation et l’apaisement de la vie politique. Conscient de ses responsabilités à l’égard des Polynésiens et de leur avenir, le Tahoeraa huiraatira a entendu l’appel du Tavini huiraatira. En réponse, le Tahoeraa huiraatira a décidé de prendre une part active, dans un dialogue apaisé et réfléchi, pour construire ensemble une Polynésie réconciliée avec elle-même...
II – Le Tavini huiraatira a-t-il renoncé à l’indépendance ? Le Tahoeraa huiraatira a-t-il renoncé à l’autonomie ?
Non ! Absolument pas. Le Tahoeraa huiraatira reste toujours convaincu que l’intérêt des Polynésiens est de rester français. L’attachement à l’autonomie de la Polynésie au sein de la République est le socle de toute la politique du Tahoeraa huiraatira. Ce point n’est pas négociable. Le Tavini huiraatira le sait.
Le Tavini huiraatira reste, pour sa part, profondément attaché à l’indépendance et que ce point n’est pas négociable. Le Tahoeraa huiraatira respecte ce choix.
Ce respect mutuel permettra aux Polynésiens de décider sereinement de leur avenir institutionnel.
C’est seulement en 2028, après 20 années d’apaisement et de développement dans le cadre de l’autonomie, que les Polynésiens se prononceront par referendum sur le maintien de notre pays au sein de la République française ou son accession à une pleine souveraineté.
III – Alors sur quoi peut porter le dialogue entre le Tahoeraa huiraatira et le Tavini huiraatira ?
Sur tous les sujets qui touchent la vie quotidienne des Polynésiens : l’éducation, la santé, la solidarité, la protection sociale, l’emploi, l’économie, la fiscalité, l’environnement, les transports, les équipements publics, etc…..
Pourquoi faudrait-il qu’un autonomiste et un indépendantiste soient obligés de se combattre sur l’éducation ou la santé ? Nos objectifs ne sont-ils pas les mêmes sur ces sujets ? Est-il interdit de rechercher un point de convergence entre nous pour définir une politique de développement économique et de création d’emplois ?
Nous sommes convaincus que le Tahoeraa huiraatira et le Tavini huiraatira peuvent s’entendre pour améliorer la vie des Polynésiens.
IV – L’avenir
L’heure n’est plus à se demander s’il faut continuer à discuter.
Tout le monde est invité à porter sa pierre à l’édifice.
Le seul véritable enjeu est de s’entendre sur un projet de vie commune.
Aujourd’hui qui peut s’opposer à cette volonté de paix et de partage ?
C’est l’héritage que Gaston Flosse et Oscar Temaru souhaitent offrir aux générations futures.
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