Gaston Flosse : non à la rupture avec les Marquises
A la suite de sa nouvelle visite aux Marquises, Christian Estrosi a jeté une pagaille monumentale en laissant supposer qu’il ne s’opposait pas à ce que l’archipel dispose d’un statut particulier qui le distinguerait du reste de la Polynésie.
C’est vrai qu’il y a une demande récurrente de certains élus des Marquises de se détacher du reste de la Polynésie française pour être rattachés directement à la métropole. Ce débat est revenu sur le devant de la scène avec la réforme de la constitution qui, dans son article 72-4 prévoit qu’une collectivité puisse faire sécession...
Mais quel serait l’intérêt pour les Marquisiens de se détacher de l’ensemble de la Polynésie française ? Aucun ! Ce serait même désastreux pour cet archipel. Croyez-vous un instant que l’Etat a intérêt à entretenir une collectivité de 8600 habitants qui lui coûterait une fortune ?
Les élus qui revendiquent la sécession sont en train de tromper la population.
Ils nous disent qu’ils veulent se séparer de Tahiti parce qu’on ne s’occupe pas d’eux. Mais c’est le contraire. Sans Tahiti, sans l’ensemble Polynésien, ils n’auraient rien.
Je prends un exemple : quand le Tahoeraa était au pouvoir les Marquises arrivaient en tête de la dépense annuelle du pays par habitant.
En 2003, le Pays dépensait en moyenne 427.000F par an et par habitant dans l’ensemble de la Polynésie. Mais pour les Marquises, cette moyenne était de 504.000F, c'est-à-dire 18% de plus que la moyenne de l’ensemble de la Polynésie.
Il faut arrêter de faire croire que les Marquisiens sont oubliés.
Maintenant, imaginez que les Marquises fassent bande à part. Vous croyez, là encore que l’Etat va investir des milliards dans un aéroport international pour desservir cette petite population. Non, il va dire, il y a déjà l’aéroport de Tahiti Faa’a.
Tout cela n’a aucun sens. La seule chose qui intéresse ces élus Marquisiens, c’est d’avoir un pouvoir qu’ils n’ont pas. Joseph Kahia ou Benoît Kautai n’ont jamais été élus à l’Assemblée. Ils n’ont aucune vision globale de la Polynésie. Ils veulent tout simplement régner sur leur petit royaume. Ce n’est pas le développement autonome de leur archipel qui les intéresse. C’est leur petite parcelle de pouvoir.
Et le secrétaire d’Etat joue un jeu trouble en les encourageant dans cette voie. Il joue un jeu trouble en poussant notre pays vers la « mayotisation », l’éclatement de la Polynésie française.
Mais au fond, on a bien compris que Christian Estrosi cherche à diviser pour mieux régner.
Nous avons dénoncé le fait qu’au travers de la modification statutaire, le ministre cherchait à nous entraîner vers la départementalisation. Encourager les Marquisiens à faire sécession, c’est aller un peu plus loin dans cette voie. Il faut nous diviser, nous opposer les uns aux autres. Opposer Tahiti aux Marquises ; après on opposera les Tuamotu à Tahiti. Et ainsi de suite.
Il y a un véritable danger !
Pour notre part, nous sommes totalement opposés à cette manière de faire. Nous sommes totalement opposés à l’éclatement de la Polynésie. Pour ce qui concerne le Tahoeraa nous pensons effectivement qu’il faut mieux associer les archipels à leurs projets de développement. On nous a accusé de tout vouloir diriger de Tahiti. Mais nous avons déjà commencé à prendre en compte les demandes des archipels. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons avancé dans la déconcentration administrative, afin d’être au plus proche des préoccupations des habitants. C’est un chantier qui a été suspendu depuis 2004.
Mais nous ne nous sommes pas contentés de cela. Il y a tout juste 3 ans, les 14 et 15 décembre 2004, à l’initiative de mon gouvernement, nous avons tenu la première conférence des élus de la Polynésie française au cours de laquelle ont été validées les orientations stratégiques de développement de chacun des archipels. Ces orientations stratégiques, elles ont été définies par les élus et par les acteurs économiques de chacun de ces archipels. Un grand nombre d’actions concrètes pour le développement de filière porteuses économiquement, qui pouvaient être mises en œuvre rapidement, ont été arrêtées. Je le répète, tous ces projets venaient des élus et des professionnels de chacun des archipels de la Polynésie. Le soutien financier de la Polynésie française était prévu.
Hélas, nous n’avons pas pu mener ces projets à leur terme puisqu’il y a eu un changement de majorité. Mais le Tahoeraa est prêt à remettre tout cela en route.
C’est bien cela qui compte. C’est le développement économique des Marquises.
Au sujet du statut des Marquises
Décidément, je ne comprends pas ce que recherche M.Estrosi, il a dit ne pas s’opposer a ce que l’archipel des îles Marquises de détache du reste de a Polynésie. Comme a son habitude, il vient en Polynésie faire sa béat en distribuant les petites enveloppes papa noël et faire croire à tout le monde qu’il veut le meilleur pour nous. Sauf, qu’on lui a rien demandé.
Réponse au post :
Comme tous le savez, j’ai vivement réagi aux propos du maire de UA POU ainsi qu’à ceux du secrétaire d’Etat Christian Estrosi. Pour nous, il n’existe qu’une seule et unique Polynésie, celle composée des cinqs archipels qui sont définitivement indivisibles. Sachez que je me battrais jusqu’au bout pour que l’on ne touche jamais à l’unité de notre pays.
Rédigé par : titi | 02 janvier 2008 à 21:26
C'est effectivement une demande récurrente de certains élus des Marquises et les diverses modifications législatives encouragent ces élus dans cette voie. Or ces élus n'ont pas consulté la population des Marquises avant de se prévaloir de leur choix de rattachement direct à l'Etat.
Nous sommes 5 archipels, comme nous le rappelle notre drapeau et ces 5 archipels ont une histoire commune bien antérieure à celle du rattachement de la Polynésie à la France. Mettons en valeur nos particularités, dans chacun de nos archipels ; développons nos archipels en accord avec la population et ses desideratas ; réformons entièrement notre fiscalité de manière à être plus réactifs sur le marché mondial, tout en favorisant la qualité de vie sur nos îles ...
Renouons avec les réunions de quartiers car les décisions doivent aussi tenir compte de ce que pensent les citoyens de tous les quartiers, sans exception aucune. Arrêtons de nous taper dessus parce que nous n'avons pas les mêmes avis et acceptons les critiques car elles ne peuvent que nous servir à nous améliorer.
On parle beaucoup de solidarité mais, dans les faits, je vois surtout de la solidarité entre élus pour les avantages liés auxdites fonctions. La population ne sert que de prétexte à l'enrichissement personnel.
Réformons donc nos modes de pensée politiques et, par là même, nos méthodes.
Je ne souhaite qu'une chose pour 2008 : que l'équipe qui sortira vainqueur des urnes travaille dans cet état d'esprit : solidaire, rassembleur, volontaire et volontariste dans la nécessaire réforme en vue d'un avenir meilleur, commun à tous nos archipels, sans exception. Notre économie souffre de trop de politisation. Libérons ce qui doit l'être et accompagnons les projets sans forcément passer par des subventions. Soyons inventifs en la matière ! Nous avons tant de personnes compétentes sur le fenua et non "utilisées" convenablement. Quel gâchis ...
Bonne fin d'année et que les neurones carburent !
Réponse au post:
Effectivement, la Polynésie Française est composée de 5 archipels indivisibles et le resteront. Notre politique a toujours consisté à mettre en exercice les particularités de chacun des archipels tout en maintenant l’unité de notre pays. Sachez que depuis plusieurs mois nous parcourons les îles et les communes de Tahiti, jusqu’au moindre quartier de Papeete et que nous tenons compte des avis, opinons, suggestions de ceux qui nous rencontre. Lorsque nous serons au pouvoir, nous nous mettrons en route un grand chantier de réforme visant à améliorer rapidement, et dans le bon sens, l’avenir de notre pays.
Rédigé par : Etetera | 26 décembre 2007 à 14:42